(Actualisé avec revendication de l'Etat islamique et progression des djihadistes dans la province d'Anbar)

BAGDAD, 14 octobre (Reuters) - Un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par l'Etat islamique a fait 25 morts, dont un député chiite issu du parti Badr, mardi à un poste de contrôle situé à l'entrée du quartier chiite de Kadhimiya, dans la capitale irakienne Bagdad, a-t-on appris de sources politiques, policières et médicales.

L'explosion a eu lieu en fin d'après-midi alors qu'une file de voitures attendait au poste de contrôle de pouvoir entrer dans le quartier, où se trouve l'un des sanctuaires du chiisme.

Cinq policiers figurent au nombre des morts.

Le député tué est Ahmed al Khafadji, un ancien vice-ministre de l'Intérieur.

Dans le nord de la capitale, une bombe a explosé dans une rue animée du quartier d'Al Kahira, tuant trois passants, ont rapporté la police et des médecins. Al Kahira est peuplée par différentes communautés.

Lundi, déjà, plusieurs voitures piégées avaient explosé dans des quartiers chiites de Bagdad, dont Kadhimiya, faisant des dizaines de morts.

L'Etat islamique contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak, où il a lancé en juin une offensive à partir du nord du pays.

Les djihadistes progressent notamment dans la province sunnite d'Anbar, frontalière de la Syrie à l'ouest de Bagdad.

Ils viennent de s'emparer des villes de Hit et Koubaïssa avec l'espoir de prendre ensuite le barrage de Haditha plus à l'Est.

A Baghdadi, ville d'Anbar à une cinquantaine de kilomètres du barrage de Haditha, le maire Nadji Arrak a déclaré par téléphone que sa ville était encerclée depuis quatre jours par les combattants de l'Etat islamique. "Malgré les appels aux chefs militaires de la province pour qu'ils interviennent, nous n'avons obtenu aucune réponse", a-t-il dit.

A Amiriya Falloudja, au sud-ouest de Bagdad, des chars et des véhicules blindés de l'Etat islamique étaient positionnés mardi soir autour de la ville, selon des habitants qui réclament des frappes aériennes des Etats-Unis.

La prise de cette localité permettrait aux combattants de l'Etat islamique de se masser en vue d'une offensive vers Bagdad, située une quarantaine de kilomètres plus loin. (Ahmed Rasheed et Ned Parker; Eric Faye et Bertrand Boucey pour le service français)