Le conseil municipal a approuvé la construction du centre de formation à la sécurité publique d'Atlanta, d'une valeur de 90 millions de dollars, par un vote de 11 voix contre 4, tôt mardi. Le vote a eu lieu après 14 heures de débats publics, principalement de la part des opposants à la construction de ce qu'ils appellent par dérision "Cop City".

Les militants pour la justice sociale et les écologistes qui se sont farouchement opposés au projet ont déclaré qu'il renforcerait la militarisation de la police et détruirait une partie d'une zone forestière que les défenseurs appellent le "poumon d'Atlanta".

La ville d'Atlanta a déclaré qu'elle avait besoin de cette installation, qui comprendrait une ville fictive et un cours sur les véhicules d'urgence, pour remplacer un ensemble disparate de sites d'entraînement non conformes aux normes et pour préparer les recrues à l'application de la loi en milieu urbain.

La décision "marque une étape importante pour mieux préparer nos pompiers, notre police et nos intervenants d'urgence à protéger et à servir nos communautés", a déclaré le maire Andre Dickens dans un communiqué écrit. Il a ajouté que le centre de formation permettra à la ville de mieux recruter et retenir les agents.

Des manifestations ont fréquemment éclaté sur le site du futur centre, au sein de la forêt de South River, également connue sous le nom de forêt de Weelaunee. Le militant écologiste Manuel Esteban Paez Teran, 26 ans, a été abattu par la police en janvier lors d'un raid visant à débarrasser le site de construction du centre de sécurité des manifestants.

L'opposition au centre de formation est née des manifestations pour la justice raciale de 2020, centrées sur les brutalités policières après le meurtre de George Floyd, un Noir tué par la police de Minneapolis. Le conseil municipal d'Atlanta a donné son accord initial au centre en septembre 2021.

Le centre doit être construit sur un terrain de 34,4 hectares appartenant à la ville, dans le comté de DeKalb. Le conseil municipal a approuvé un financement public immédiat de 31 millions de dollars.

En outre, le conseil a approuvé un accord de cession-bail en vertu duquel la ville versera à la Fondation de la police d'Atlanta, une organisation privée à but non lucratif qui soutient le département, 1,2 million de dollars par an pendant 30 ans, pour un total de 36 millions de dollars, selon le bureau du maire d'Atlanta. Les 23 millions de dollars restants proviendraient de dons privés à la fondation de la police.

Le révérend James Woodall, ancien président de la NAACP de Géorgie, qui a participé aux manifestations contre le centre de police, a qualifié le vote d'"immoral et antidémocratique".

S'exprimant devant le conseil municipal avant le vote, M. Woodall a rappelé aux membres que les manifestations de 2020 exigeaient "la justice et la responsabilité, et que ce texte législatif ne prévoit ni l'une ni l'autre".

"Un vote aujourd'hui en faveur de ce document est une approbation publique de la guerre, de la violation des droits de l'homme, de la militarisation des rues de notre ville", a ajouté M. Woodall.