par Abhinav Ramnarayan et Lefteris Papadimas

LONDRES/ATHENES, 8 février (Reuters) - La Grèce a émis un nouvel emprunt jeudi, qui a suscité une demande soutenue de la part des investisseurs internationaux malgré les perturbations constatées sur les marchés mondiaux.

A l'occasion de sa première émission de dette souveraine depuis novembre dernier, Athènes a levé trois milliards d'euros via une émission d'obligations à sept ans, offrant un rendement de 3,5%. Les soumissions ont atteint à un moment jusqu'à sept milliards d'euros, a précisé un haut fonctionnaire gouvernemental.

"Nous avons prouvé aujourd'hui, en faisant appel au marché avec un emprunt à sept ans à 3,5%, que non seulement nous avons accès au marché (...) mais aussi que nous pouvons le faire dans des circonstances qui ne sont pas idéales", a souligné le ministre des Finances Euclide Tsakalotos devant la presse.

Cette adjudication était considérée comme un test décisif, après une première émission d'obligations en juillet et un échange de dette en novembre, pour un pays qui doit sortir de son troisième plan de sauvetage, d'un montant de 86 milliards d'euros, en août.

"C'est un très bon résultat. Cela prouve que l'on a bien fait d'attendre quelques jours", a dit le haut fonctionnaire à Reuters. "Ce qui est le plus important c'est que nous avons davantage d'investisseurs de long terme par rapport aux deux opérations précédentes".

Les autorités avaient annoncé lundi leur intention d'émettre un emprunt à sept ans. Ce type d'annonce est généralement suivie d'une adjudication dès le lendemain mais la chute des marchés boursiers mardi a obligé l'agence de gestion de la dette grecque à attendre.

La dette souveraine grecque est notée "B" ou moins par les grandes agences de notation, soit bien en territoire spéculatif.

L'accord en Allemagne de "grande coalition" ("GroKo") qui a finalement été scellé mercredi entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD pro-européens et anti-austérité, plus de quatre mois après les élections législatives du 24 septembre, a contribué au succès de cet appel au marché.

En déplacement à Athènes jeudi, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici a déclaré que la Grèce n'aurait pas besoin d'un quatrième plan de sauvetage.

A la question de savoir si les mesures attendues de réduction de la dette grecque seraient prises d'ici au mois d'août, il a répondu: "Je pense qu'en juin il doit y avoir un accord global sur la manière dont nous sortirons finalement du plan et dont nous pourrons prendre des mesures d'allègement de la dette à moyen terme". (Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)