par Benjamin Mallet

Areva a précisé qu'il tablait pour l'exercice en cours sur une croissance "significative" de son carnet de commandes, une progression de ses ventes et une marge opérationnelle supérieure à 5%, contre 5,8% (avant exceptionnels) en 2010.

Le groupe a également confirmé qu'il tablait à l'horizon 2012 sur des ventes de 12 milliards d'euros, sur une marge opérationnelle à deux chiffres et sur un cash-flow opérationnel libre "significativement positif".

Ces annonces interviennent alors que l'Elysée doit prochainement décider de reconduire ou remplacer la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, dont le deuxième mandat à la tête du groupe arrive à échéance fin juin.

Le gouvernement vient en outre de demander à Areva de transformer en filiale son activité dans les mines d'uranium, en "préalable à l'examen et à la mise en oeuvre des scénarios stratégiques et financiers permettant d'en assurer le développement".

Cette filialisation pourrait être le prélude à l'ouverture du capital de cette activité minière, qui suscite l'intérêt d'EDF et d'investisseurs étrangers comme le Qatar.

Areva a enregistré en 2010 une perte opérationnelle de 423 millions d'euros, contre un bénéfice de 97 millions en 2009, et un chiffre d'affaires - déjà publié - de 9,1 milliards (+6,7%).

Ses performances opérationnelles ont notamment été pénalisées par une provision de 367 millions d'euros au premier semestre en raison des retards enregistrés sur le chantier finlandais d'OL3, dont la mise en exploitation nucléaire est prévue pour fin 2012, soit près de trois ans et demi après la date initialement prévue.

DETTE EN FORTE BAISSE

Au total, Areva a enregistré 2,6 milliards d'euros de provisions au titre d'OL3.

Le groupe a également comptabilisé 426 millions d'euros d'ajustements comptables sur certains actifs miniers en 2010, en raison notamment de la chute des prix de l'uranium.

Son résultat opérationnel hors éléments particuliers s'élève cependant à 532 millions d'euros, en hausse de 60,7%.

Le résultat net part du groupe atteint 883 millions d'euros en 2010 (+60,0%), grâce en particulier à la plus-value de 1,2 milliard dégagée sur la cession de la branche transmission et distribution (T&D).

Areva ne propose pas de dividende au titre de 2010, alors qu'il avait versé 250 millions d'euros (70 centimes) au titre de 2009, le groupe ayant choisi d'affecter l'intégralité de son résultat net à ses fonds propres.

L'endettement net de la société s'élevait à 3.672 millions d'euros à fin 2010 contre 6.193 millions à fin 2009, pour des fonds propres de 9.578 millions contre 7.574 millions fin 2009.

Détenu à près de 87% par l'Etat français, Areva vient par ailleurs de boucler une augmentation de capital de 935 millions d'euros. Une cotation en Bourse des actions du spécialiste français du nucléaire est censée avoir lieu d'ici à la fin du premier semestre 2011.

Areva n'est actuellement coté que sous la forme des certificats d'investissement qui représentent environ 4% du capital.

Edité par Jean-Michel Bélot