Dans une interview publiée mercredi par le quotidien allemand Bild, Antonis Samaras a expliqué qu'accorder un répit à la Grèce, dans le cadre du plan de 130 milliards d'euros de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) lui permettrait de renouer avec la croissance.

Beaucoup s'attendent à ce qu'Antonis Samaras, qui doit rendre visite vendredi à la chancelière allemande Angela Merkel puis samedi à François Hollande, se fasse l'avocat de l'octroi à la Grèce d'un délai de deux ans supplémentaires pour que son déficit budgétaire soit ramené à l'équivalent de 3% de son PIB, ce qu'elle doit actuellement faire d'ici la fin 2014.

En visite en Moldavie, Angela Merkel a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à ce qu'un solution émerge de sa rencontre avec le Premier ministre grec.

Ella dit vouloir attendre la publication du rapport de la troïka avant de prendre une décision.

En tout état de cause, le principe de l'octroi d'un délai à la République hellénique ne fait pas l'unanimité en zone euro.

Le ministre néerlandais des Finances, Jan Kees de Jager, s'est en effet déclaré défavorable à ce principe.

"Si cela revient à retarder les réformes et les coupes budgétaires, alors ce n'est pas une bonne idée", a-t-il dit à des journalistes.

Le déficit budgétaire grec a représenté en 2011 9,3% du PIB.

Il est cependant probable que Jean-Claude Juncker, le responsable européen le plus important à se rendre en Grèce depuis l'arrivée d'Antonis Samaras à son poste en juin, puis Angela Merkel et François Hollande tiendront un discours de fermeté quant au respect des délais.

"Nous devons d'abord renouer avec nos partenaires européens notre relation qui est sérieusement abîmée", a reconnu un responsable gouvernemental grec, sous le sceau de l'anonymat. "C'est le plus important. L'évocation de certains paramètres (du plan) n'arrive qu'en second lieu."

COUPES BUDGÉTAIRES

L'élection d'Antonis Samaras en juin, face à la Gauche radicale (Syriza) opposée au plan d'aide, a été perçue par les partenaires d'Athènes comme l'assurance provisoire que le pays ne quitterait pas la zone euro, ce qui n'a pas empêché des responsables européens d'évoquer fin juillet une probable restructuration de la dette grecque.

La dernière version en date du plan de coupes budgétaires est évaluée à 10,8 milliards d'euros, alors que 13,5 milliards d'euros de coupes effectives, en tenant compte de la réduction des revenus fiscaux provoquée par les mesures d'austérité, sont nécessaires pour obéir aux exigences du plan d'aide.

La version finale du plan doit être présentée début septembre à des représentants de la troïka, composée par le FMI, l'UE, et la Banque centrale européenne, qui doivent décider de continuer ou non à verser l'aide prévue à la Grèce.

Deepa Babington, Julien Dury pour le service français, édité par Cyril Altmeyer