par Arno Schuetze et Tim Hepher

FRANCFORT/PARIS, 12 septembre (Reuters) - Plusieurs groupes de défense allemands poursuivent des discussions susceptibles de déboucher sur la consolidation d'un secteur souffrant de surcapacités et de budgets militaires soumis à la diète.

Le sidérurgiste ThyssenKrupp a contacté plusieurs acheteurs potentiels pour sa filiale de sous-marins HDW, dont le français DCNS, ont dit à Reuters des sources au fait du dossier.

Airbus poursuit lui une réorganisation qui aboutira à la cession de plusieurs filiales et participations jugées non stratégiques, croient savoir des sources proches du groupe d'aéronautique européen.

Le constructeur de chars d'assaut Krauss-Maffei Wegmann (KMW) discute fusion avec son concurrent français Nexter mais il suscite également l'intérêt de son compatriote Rheinmetall .

Le budget militaire de l'Allemagne est tombé à 1,3% du PIB et Berlin ne compte pas l'augmenter, préférant équilibrer le budget en 2015, pour la première fois depuis 2015.

Le projet de fusion de KMW et de Nexter serait vu avec scepticisme par le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel, qui préfèrerait une alliance avec Rheinmetall.

Mais pour l'heure les discussions entre KMW et Nexter sont exclusives et ne prévoient qu'un accord annexe avec Rheinmetall une fois l'opération bouclée au premier trimestre 2015, selon des sources proches du dossier.

Quant à la filiale HDW de Thyssen, les pressions politiques pour que l'entreprise reste allemande ne sont pas de nature à encourager forcément les candidats. "DCNS ne fera une offre que dans la mesure où elle passe pour acceptable", a dit une source française au fait de la situation.

Selon la presse allemande, Thyssen a également discuté d'une transaction avec Rheinmetall pour HDW mais, selon des sources sectorielles, ce dernier a cédé ses derniers actifs maritimes il y a une dizaine d'années et ne serait donc pas un associé très approprié.

Quant aux cessions envisagées par Airbus, elles touchent en particulier l'Allemagne, ce qui risque de faire réagir le monde politique d'outre-Rhin.

Selon des sources au fait de la situation, Airbus songe à vendre ses participations dans Atlas Elektronik, dans ESG Group, ainsi que des actifs d'optronique, de contrôle-commande et d'électronique. Une annonce pourrait intervenir d'ici la fin du mois, ajoutent-elles.

Le président exécutif d'Airbus Tom Enders a dit qu'il ne voulait pas renoncer aux activités de défense mais qu'il souhaitait leur donner une structure plus cohérente.

Pour autant, Airbus a renoncé à son ancien objectif d'équilibrer à terme ses revenus civils et militaires après l'échec d'un projet de fusion avec BAE systems voici deux ans.

Les sociétés mentionnées dans cet article se sont refusé à tout commentaire. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Rheinmetall AG, ThyssenKrupp AG, BAE Systems plc, AIRBUS GROUP