Le ministre des finances Bruno Le Maire a visité la ligne partiellement automatisée à l'intérieur de l'usine Jean-Luc Lagardère, qui, selon Airbus, créera 700 emplois d'ici 2026, soit environ la moitié du nombre d'emplois à temps plein lorsque le plus grand avion de ligne du monde y était construit.

La rénovation de l'usine met en évidence le fait que l'attention de l'industrie s'est déplacée de ses créations les plus grandes et les plus audacieuses, comme l'A380 à deux étages, vers les robustes monocouloirs, qui bénéficient d'un second souffle en raison de l'augmentation de leur autonomie et de la forte demande.

L'A321neo est la plus grande version de la série de jets A320, qui a été relancée avec de nouveaux moteurs en 2010, juste à temps pour un boom de la demande alimenté en partie par des taux d'intérêt bas.

Il s'agit de la huitième chaîne d'assemblage européenne pour la famille A320, les projets d'expansion déjà annoncés aux États-Unis et en Chine devant porter le total mondial à 10. Le premier avion devrait être achevé fin 2023 pour être livré l'année prochaine.

Son ouverture intervient alors que la concurrence entre Airbus et son grand rival Boeing s'oriente vers la production, les deux entreprises élaborant des stratégies pour honorer des carnets de commandes bien remplis de la manière la plus efficace possible, après des mois de perturbations chroniques.

La nouvelle ligne de production se trouve sur l'un des bords du deuxième plus grand bâtiment du monde en termes d'espace utilisable, à côté d'une rangée de magasins où des robots préparateurs de commandes sélectionneront des pièces et des outils pour les ouvriers. D'autres robots seront déployés pour assembler des sections d'avions.

La nouvelle ligne fait partie d'une réorganisation qui, selon Airbus, devrait permettre de porter la production totale de la famille A320 à 75 par mois en 2026, contre 45 actuellement. Certains fournisseurs estiment que cet objectif est ambitieux.

Dans le cadre d'un jeu de chaises musicales industrielles destiné à rentabiliser les investissements réalisés dans cette usine caverneuse, une baie adjacente permet de transférer la ligne de production de la famille A320 existant à Toulouse depuis son emplacement actuel, où le Concorde a été construit. Boeing réattribue également de l'espace aux petits avions, au détriment des gros.

Le fantôme de l'A380 n'est cependant pas complètement enterré.

Une zone clôturée dans le reste de l'usine est remise en service pour un programme de 18 mois d'inspections et de réparations de l'A380 après que des fissures ont été découvertes dans les longerons des ailes, a rapporté Reuters vendredi.