On le sait, la fermeture de tous les types de restaurants a provoqué, au-delà des achats de précaution, une hausse des achats de produits alimentaires en grandes surfaces via le report des repas vers le domicile. Un phénomène que le télétravail pourrait entretenir plusieurs mois, voire structurellement. Télétravailler et donc déjeuner à la maison une bonne partie de la semaine étant appelé à devenir la règle dans de nombreuses entreprises.

Evolution des ventes de produits frais de grande consommation et de frais libre-service du 24 février au 5 avril (source Portzamparc)

Evolution des ventes de produits frais de grande consommation et de frais libre-service du 24 février au 5 avril (source Portzamparc)

Le phénomène est mondial et touche plus fortement certaines catégories de produits, notamment les produits peu transformés et non périssables.

Evolution des ventes en France entre les 6 et 12 avril (source Portzamparc)

Evolution des ventes en France entre les 6 et 12 avril (source Portzamparc)

Côté offre, si certains rayons sont clairsemés, la quasi-totalité des usines fonctionne, certaines tournant à plein régime malgré les contraintes sanitaires. Il faut dire que ces sociétés ont une culture de l’hygiène bien ancrée.

Globalement, si l’activité des sociétés couvertes par l’analyste sera peu impactée (baisse moyenne de 1,9% des prévisions de chiffre d’affaires), leur profitabilité souffrira de l’arrêt quasi-total de certaines activités (Restauration Hors Domicile, RHD) et catering aérien (Fleury Michon connait une baisse organique de l’ordre de 70% sur cette activité), d’un mix-produit moins favorable et de nombreux surcoûts (adaptation des chaînes de production et surcoûts logistiques). L’impact moyen sur les résultats opérationnels 2020 des 5 sociétés de l’échantillon s’élèvera ainsi à -15% d’après l’analyste, contre un peu plus de 30% pour les valeurs moyennes tous secteurs confondus.

L’impact n’est donc pas négligeable et le statut de valeur refuge des valeurs de l’agro-alimentaire (à part Fleury Michon, qui connait des soucis opérationnels au-delà du catering, les cours de Bourse des 4 autres sociétés suivies sont stables depuis le début de la crise sanitaire) est mis à mal par cette étude.

De sorte que le secteur a rarement été aussi cher en Bourse depuis 5 ans comme l’indique ce graphique. 

Pour conclure, l’analyste renouvelle sa préférence pour LDC qui, avant sa publication de résultats annuels, affiche un potentiel de près de 50%, et relève à Acheter sa recommandation sur Bonduelle, contre Alléger (potentiel de 19%).