ADDIS ABEBA, 5 janvier (Reuters) - Omar Hassan al Bachir, le président soudanais, et Salva Kiir, son homologue sud-soudanais, ont convenu samedi de mettre en place une zone démilitarisée à la frontière des deux pays, préalable à la reprise des exportations de pétrole sud-soudanaises.

A l'issue de deux jours de négociations à Addis Abeba sous l'égide de l'Union africaine (UA), les deux chefs d'Etat ont accepté de mettre en oeuvre cette mesure, incluse dans l'accord de paix signé entre les deux pays en septembre 2012.

"Ils ont convenu que des actions devaient être engagées dès que possible pour appliquer sans condition les accords existants", a déclaré le médiateur de l'UA, Thabo Mbeki, qui n'a fait état d'aucun calendrier concernant leur mise en oeuvre.

Les deux présidents ont quant à eux quitté la capitale éthiopienne sans faire de déclarations.

Les exportations de pétrole, vitales pour les deux économies, doivent transiter par le Soudan pour atteindre les ports d'embarquement de la mer Rouge.

L'agence officielle soudanaise Suna avait annoncé jeudi soir qu'Omar Bachir souhaitait "accélérer" l'application de l'accord conclu l'an dernier, tandis que Salva Kiir a déclaré le jour de l'An que le gouvernement sud-soudanais était prêt à retirer ses troupes de la frontière.

Le ministre sud-soudanais du Pétrole, Dhieu Dau, a cependant annoncé jeudi que les exportations pétrolières ne reprendraient pas avant la mi-mars, même en cas de règlement des contentieux avec le Nord.

Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011 en vertu d'un accord de paix signé en 2005 qui a mis fin à des décennies de guerre civile, mais les deux voisins n'ont pas réussi à délimiter leur frontière et se disputent notamment la région pétrolifère d'Abyei. (Hélène Duvigneau et Pascal Liétout pour le service français)