SAN JUAN, 29 septembre (Reuters) - La maire de la capitale de Porto Rico, que l'ouragan Maria a dévasté la semaine dernière, s'est émue vendredi de commentaires jugés inappropriés d'une responsable de l'administration américaine, déjà critiquée pour sa lenteur à apporter son aide.

Malgré les efforts déployés par les agences de secours fédérales et l'armée américaine, de nombreux Portoricains manifestent leur exaspération face à l'absence prolongée d'électricité ou au manque d'eau potable, une dizaine de jours après le passage dévastateur du cyclone, qui a fait 16 morts.

Certains détracteurs de la réponse fédérale estiment que Porto Rico n'a pas bénéficié de la même attention que si l'île était un Etat et non un simple territoire, peuplé de 3,4 millions d'habitants en majorité hispanophones.

Les propos tenus jeudi par la secrétaire par intérim du département de la Sécurité intérieure, Elaine Duke, qui est chargée de la coordination de l'aide, n'ont rien arrangé. "Il s'agit en fait d'une belle histoire, à en juger par notre capacité à venir en aide aux gens et le nombre limité de morts pour un ouragan si dévastateur", a-t-elle déclaré.

La maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz, a peu goûté le vocabulaire choisi par la représentante du gouvernement de Washington.

"Ce n'est pas une belle histoire", a-t-elle dit vendredi sur l'antenne de CNN. "C'est l'histoire de gens qui meurent, c'est une histoire de vie et de mort".

Elle a fait valoir que les conditions de vie de nombreux Portoricains se détérioraient de jour en jour, parce qu'ils manquent de nourriture, d'eau et de carburant, estimant qu'on ne peut pas parler "de bonne nouvelle lorsque les gens meurent".

Elaine Duke est arrivée sur l'île vendredi, un déplacement qui était prévu, et a exprimé sa fierté de voir "des Américains aider d'autres Américains" tout en reconnaissant que la situation n'était "pas satisfaisante".

Le président Donald Trump est attendu à Porto Rico mardi. (Robin Respaut et Dave Graham, Gilles Trequesser pour le service français)