PERIGUEUX, Dordogne, 4 mai (Reuters) - François Hollande a achevé sa campagne électorale vendredi soir à Périgueux par un tout dernier meeting, au cours duquel il a invité les Français à "tourner la page" tout en appelant à éviter "l'erreur fatale que les jeux seraient déjà faits".

Après une visite en Moselle, le candidat socialiste a conclu devant 8.000 personnes réunies à la nuit tombée sur la place Robert Badinter de la ville une campagne de plus de 400 jours, entamée le 31 mars 2011 en Corrèze, où il attendra dimanche les résultats du second tour de l'élection présidentielle.

"Nous allons écrire une nouvelle page de l'Histoire", a-t-il déclaré, invitant son auditoire à "tourner plusieurs pages", dont celle du souvenir de l'élimination du candidat socialiste face à l'extrême droite en 2002.

"La page du quinquennat qui vient de s'achever, la page de dix ans de droite et aussi la page du 21 avril 2002, toutes ces pages doivent être tournées", a-t-il dit.

Favori des sondages, qui se sont resserrés ces dernières heures, François Hollande a une dernière fois appelé à la vigilance.

"Je ne veux pas être le rabat-joie alors que vous êtes si enthousiastes, engagés confiants mais ne commettez pas cette erreur qui pourrait être fatale, de penser que les jeux seraient déjà faits", a-t-il dit, appelant à mobiliser "les indécis, les incrédules, les indifférents".

"C'est le miracle de la démocratie tous ces bulletins qui s'ajoutent les uns les autres et qui font une majorité, un président", a-t-il estimé.

GRAVITÉ

"Il faut faire en sorte que ce soit la République qui gagne, la France qui gagne, la jeunesse qui gagne, la justice qui gane les valeurs quiu sont les nôtres qui gagnent", a poursuivi le candidat socialiste.

A moins de 48 heures du début du vote, François Hollande a dit ressentir une certaine "gravité", tout en estimant que "Il faut savoir terminer une campagne".

"Ce qui m'a été droit au coeur, c'est vous", a-t-il lancé. "Vous m'avez prodigué tant d'encouragements".

"J'attends le 6 mai depuis si lontemps", a souligné le député de Corrèze, qui a entamé sa vie politique il y a 30 ans.

"La campagne, j'y ai tout donné, toute mon énergie, ma passion, ma capacité de vous représenter".

Dimanche, "je veux que ce soit une fête pour la France", a-t-il dit, rappelant le souvenir de l'élection de François Mitterrand le 10 mai 1981, "de ce visage qui est apparu à 20 heures. C'était un François oui, et ce fut pour beaucoup un des moments les plus intenses de leur vie sur le plan démocratique et politique".

Pendant cette dernirère rencontre avec le public, François Hollande s'est laissé aller à quelques derniers assauts ironiques contre Nicolas Sarkozy, qui a achevé sa campagne aux Sables d'Olonne.

"Voyez, ils sont en train d'aller le chercher !", a-t-il dit alors que résonnait au loin le "pin pon" d'un camion de pompier. (Elizabeth Pineau, édité par Eric Faye)