New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont progressé jeudi en amont d'une prise de parole du président de la banque centrale américaine Jerome Powell, qui a finalement fait baisser Wall Street en signalant que la Fed n'hésiterait pas à relever encore ses taux si nécessaire.

En Europe, la Bourse de Paris a pris 1,13%, Francfort 0,81% et Londres 0,73%. Sur la semaine, elles affichent toutes des gains. A Zurich, le SMI a gagné 0,47%.

Wall Street, qui avait ouvert en très faible hausse, a, elle, terminé dans le rouge, interrompant une série de huit séances de progrès pour le S&P 500. L'indice élargi a perdu 0,81%, le Dow Jones a lâché 0,65% et le Nasdaq a cédé 0,94%.

"Nous n'hésiterons pas" à relever encore les taux directeurs "si nécessaire" face à la forte inflation, a averti jeudi M. Powell, lors d'une conférence au siège du Fonds monétaire international (FMI) à Washington.

La Fed "s'engage à parvenir à une politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l'inflation à 2,0%; nous ne sommes pas certains" que cela soit le cas, a-t-il ajouté.

"L'inflation américaine a diminué au cours de l'année écoulée, mais reste bien supérieure à notre objectif de 2%", a souligné M. Powell. En septembre, l'inflation atteignait 3,4% aux Etats-Unis sur un an, selon l'indice PCE, le baromètre favori de la Fed.

En Europe, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a jugé que les taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), gardés inchangés lors de la dernière réunion de politique monétaire, n'allaient plus progresser, "sauf choc" et "sauf surprise".

Sur le marché obligataire, les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans, qui se sont nettement détendus depuis deux semaines, sont remontés après les déclarations du patron de la Fed.

Ils étaient à 4,63%, contre 4,49% en clôture mercredi, alors qu'ils avaient grimpé à 5% il y a deux semaines, un plus haut en 16 ans. L'emprunt allemand à même échéance était à 2,65% contre 2,61% la veille.

Les obligations, dont les prix baissent quand leur rendement monte, ont aussi réagi à une émission de bons à 30 ans par le Trésor américain qui n'a pas rencontré le succès escompté.

Adyen, la sobriété appréciée ___

Le spécialiste des paiements Adyen s'est envolé de 37,82% à Amsterdam, après des résultats du troisième trimestre jugés "rassurants" par les analystes de Stifel, et des perspectives abaissés mais jugés plus crédibles par les investisseurs. "Enfin une prévision à moyen terme avec un calendrier!" ont-ils salué.

L'action avait dévissé de près de 40% à la suite des résultats semestriels.

Dans le même secteur, Worldline, qui a aussi subi une chute historique cette année, a pris 5,65% et Nexi 9,70%.

Schneider Electric voit loin ___

Le géant français des équipements électriques et automatismes industriels Schneider Electric a bondi de 8,26% pendant sa journée investisseurs. Il a annoncé en amont ses objectifs financiers, avec une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre +7% et +10%, un rythme plus soutenu que les attentes du marché.

Disney fait rêver le marché ___

Disney a gagné 6,91% après que le groupe a annoncé un gain d'abonnés à son service de streaming Disney+ (+7 millions) et une augmentation de son plan de réduction des coûts à 7,5 milliards de dollars.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole sont un peu remontés, après avoir atteint la veille leurs plus bas niveaux depuis juillet.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a avancé de 0,59%, à 80,01 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, a grimpé de 0,54%, à 75,74 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar se renforçait face à l'euro, qui perdait 0,39% à 1,0667 dollar.

Le bitcoin prenait 2,98% à 36.653 dollars, après avoir touché un plus haut depuis mai 2022.

afp/rp