New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont nettement reculé mercredi, pénalisées par une hausse des taux d'intérêt obligataires qui sert de déclencheur à des prises de bénéfices.

A Wall Street, la crainte que les taux d'intérêt demeurent élevés plus longtemps que prévu a pesé sur les indices: l'indice Dow Jones a lâché 1,06%, le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,58% redescendant de son record, le S&P 500 a perdu 0,74%.

En Europe, les indices boursiers ont terminé en forte baisse: Paris a connu sa pire séance depuis début janvier, reculant fortement de 1,52%, Francfort a perdu 1,10%, Milan 1,47% et Londres 0,86%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,51%.

Ils ont accentué leur repli au cours de la séance après la publication d'un rebond de l'inflation en Allemagne en mai.

L'indice des prix à la consommation harmonisé, qui sert à calculer l'inflation globale de la zone euro, est ressorti à 2,8%, un peu plus qu'anticipé par les analystes sondés par Factset et bien au-dessus du chiffre du mois d'avril (2,4%).

"Les marchés continuent de digérer les chiffres d'inflation" publiés depuis le début de l'année et qui leur ont fait modifier leurs anticipations de baisses de taux, souligne Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.

Les investisseurs attendent en effet bien moins de baisses des taux directeurs des banques centrales pour 2024 qu'en début d'année.

Vincent Juvyns ajoute que les chiffres d'inflation en Allemagne sont venus s'ajouter à l'accueil mitigé fait aux dernières émissions d'obligations du Trésor américain, avec pour conséquence une remontée des taux d'intérêt sur le marché obligataire.

Le rendement de l'emprunt des Etats-Unis dix ans atteignait 4,61% vers 20H40 GMT, contre 4,55% mardi, et celui de l'Allemagne à même échéances 2,68%, contre 2,59% mardi. Les taux d'intérêt de l'Allemagne et de la France à dix ans se situent au plus haut depuis novembre.

Une confiance des consommateurs américains plus forte qu'attendu et des propos stricts d'un membre de la Réserve fédérale (Fed) américaine sont encore d'autres éléments qui poussent les investisseurs à la prudence sur les actions.

En outre, trois émissions d'obligations du Trésor, à deux, cinq et sept ans mardi et mercredi ont rencontré un succès-s mitigé, ce qui a fait baisser les prix des bons tandis que leurs rendements sont montés.

"Toute excuse est bonne pour prendre ses bénéfices", estime Vincent Juvyns.

Vendredi seront publiés les chiffres de l'inflation de mai en zone euro et la mesure d'inflation préférée de la Réserve fédérale (Fed), l'indice PCE.

Turbulences dans l'aérien ___

La compagnie aérienne American Airlines a abaissé ses prévisions financières pour le deuxième trimestre et a vu son action plonger en piqué (-13,54%), entraînant à la baisse la plupart des compagnies aériennes mais aussi de croisières

A New York, Delta Airlines a cédé 0,76%, Southwest Airlines a décroché de 3,81%. Les croisières Carnival ont glissé de 2,75% et Royal Carribean -1,45%.

A Paris, Air France-KLM a perdu 3,54%. Lufthansa 2,75% à Francfort et IAG 2,76% à Londres.

Royal Mail livré à Kretinsky ___

Le conseil d'administration d'International Distributions Services (IDS), maison mère de l'opérateur postal britannique en difficulté Royal Mail, a annoncé mercredi avoir accepté une offre ferme de rachat à 3,6 milliards de livres (4,2 milliards d'euros) formulée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Le titre de IDS a bondi de 4,30% à Londres, pour terminer à 335 pence, soit en dessous du prix de l'offre de rachat fixé à 370 pence par action.

Rheinmetall droit obus ___

Le fabricant d'armement Rheinmetall (-1,64%) a annoncé mardi la signature d'un contrat de sponsoring avec le club de football coté du Borussia Dortmund (-0,12%), finaliste samedi de la Ligue des champions, pour un montant non dévoilé.

Le dollar solide ___

Sur le marché des changes, le dollar gagnait du terrain (+0,52% face à l'euro à 1,0800 dollar pour un euro), soutenu par les incertitudes autour de la politique monétaire américaine.

Sur le marché du pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a cédé 0,73% à 83,60 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a cédé 0,75% à 79,23 dollars.

Le bitcoin baissait de 1,34%, à 67.323 dollars.

afp/rp