Le coût de l'assurance contre un risque de défaut sur les emprunts d'Etat portugais a atteint un nouveau record mardi, les investisseurs redoutant que le Portugal soit le prochain candidat à une restructuration de sa dette après la Grèce.

Aux alentours de 10h15, le CDS à cinq ans du Portugal se négociait en "upfront" à 40,5 points de base, soit une hausse de 0,5 point de base par rapport au niveau de clôture de lundi, selon le fournisseur de données Markit.

Une transaction "upfront" signifie que le vendeur de protection demande le versement immédiat d'une somme d'argent, ou upfront, afin de tenir compte du risque croissant de défaut.

Autrement dit, pour assurer 10 millions de dollars de dette à cinq ans émise par le Portugal, cela coûte désormais en moyenne 4,5 millions de dollars à la conclusion du contrat, plus 500.000 dollars par an.

Cette hausse des CDS et des taux portugais se poursuit malgré les progrès réalisés lundi sur le front européen et les assurances répétées des autorités portugaises. "La dette portugaise est tout à fait gérable", a soutenu lundi le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho.

Les investisseurs doutent toutefois que le pays puisse retourner sur le marché pour financer sa dette en 2012, ce qui nécessiterait un second plan d'aide et potentiellement une restructuration de la dette semblable au programme grec.

Les CDS des autres pays de la zone euro ne progressent que légèrement mardi, relativement impassibles après l'issue du sommet européen de lundi soir. Vingt-cinq des 27 pays de l'Union européenne ont accepté lundi soir un nouveau pacte destiné à renforcer la discipline budgétaire, et ont mis sur les rails le futur Mécanisme européen de stabilité (MES), à vocation permanente, qui sera doté d'une capacité de prêt de 500 milliards d'euros et doit entrer en vigueur en juillet.

-Serena Ruffoni, Dow Jones Newswires

(Version française Céline Fabre)