D'après un sondage réalisé par Ipsos pour le compte du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), quelque 76% des Français ont l'intention de profiter des soldes d'hiver qui débuteront le 9 janvier, un niveau similaire à celui de l'an dernier.

En revanche, la contraction de leur pouvoir d'achat devrait les pousser à être plus économes.

D'après Ipsos, le budget moyen consacré aux soldes d'hiver devrait chuter de 45% par rapport à l'an dernier.

"Cela se traduit par un budget moyen prévu de 223 euros, alors que celui-ci était de 244 euros au début de l'année dernière et de 251 euros en 2011", révèle ainsi l'enquête Ipsos.

Dans ce contexte de crise, le mois de décembre a déjà été particulièrement difficile pour les détaillants, laissant présager des rabais plus importants en 2013 que les années précédentes.

Selon l'institut de sondage, 56% des consommateurs français estiment que "le gros de la crise reste à venir".

Dès les premiers jours de soldes d'hiver, qui prendront fin le 12 février, les rabais pourraient atteindre jusqu'à 60%, voire 70%, estime Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC.

"On pense que ce sera plutôt bon. On attend 15 millions de visiteurs dans les centres commerciaux le premier jour des soldes", a-t-il dit à Reuters.

LE SORT DES SOLDES FLOTTANTS EN SUSPENS

L'année 2013 devrait du coup atteindre la fréquentation observée l'an dernier, entre 14 et 14,5 millions de visiteurs ayant été recensés le premier jour des soldes d'hiver 2012.

Néanmoins, jusqu'à maintenant, les rabais consentis lors des premiers jours de soldes dépassaient rarement les 40%. Mais cette année, les détaillants chercheront à faire rentrer rapidement de l'argent dans leurs caisses, surtout dans le secteur de l'habillement afin de pouvoir honorer les commandes de la saison printemps-été 2013.

"Il y a eu un rebond tardif sur le week-end de Noël mais cela n'a pas rattrapé le retard de début décembre", remarque Bernard Morvan, le président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH).

Les températures relativement douces du mois de décembre n'ont pas non plus favorisé les ventes de vêtements d'hiver, note-t-il.

Quant aux soldes flottants, accusés par certains de faire de l'ombre aux deux périodes réglementaires car ils permettent depuis 2009 aux commerçants de pratiquer librement deux semaines de rabais supplémentaires, leur sort reste en suspens, a indiqué jeudi le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire.

"Il y a des positions extrêmement différentes chez les professionnels", a déclaré Benoît Hamon sur RTL. Des discussions avec les professionnels sont prévues "pour voir les conditions dans lesquelles on maintient ou pas ces soldes flottants et pour vérifier s'il y a un véritable impact sur la consommation".

"Il n'y aura pas d'augmentation de la consommation s'il n'y a pas d'augmentation de ce qu'il y a dans la poche des Français", a résumé le ministre.

Matthieu Protard pour le service français, édité par Dominique Rodriguez

par Dominique Vidalon