par Mark Felsenthal et Pedro Da Costa

Au terme d'une réunion de deux jours qui se tenait alors que les marchés continuent de frémir à l'idée d'un défaut de la Grèce, la Fed a maintenu l'objectif de taux du loyer de l'argent à 0,0-0,25% tout en disant observer une tendance haussière de la consommation des ménages et des dépenses d'investissement.

"L'activité économique a continué de s'améliorer, le marché du travail commence à s'améliorer", écrit la Banque centrale dans un communiqué.

La description que fait la Fed du marché du travail est légèrement plus optimiste qu'en mars lorsqu'elle n'évoquait qu'une "stabilisation".

Les indices boursiers ont légèrement accentué leurs gains après la décision de la Fed, tandis que le dollar a perdu du terrain contre l'euro.

"Tant que l'inflation restera très basse, il n'y aura pas grand chose pour inciter la Fed à retirer son soutien", juge Omer Esiner, de Travelex Global Business Payments.

"Qui plus est, la détérioration de la situation en Europe va limiter la volonté de la Fed de durcir sa politique."

La Réserve fédérale a redit qu'elle maintiendrait ses taux à leurs niveaux exceptionnellement bas pour une "période prolongée", ce qui était largement attendu, en raison à la fois de la quasi absence de pression sur les prix et du niveau élevé du chômage.

Cette promesse de maintenir le loyer de l'argent à son niveau actuel n'a toutefois pas fait l'unanimité puisque le président de la Fed de Kansas City s'est à nouveau illustré en votant contre cette mention, estimant qu'elle pourrait se traduire par la constitution de "futurs déséquilibres".

Il craint en outre que la décision n'affecte la flexibilité de la Fed sur sa capacité à relever ses taux si elle le voulait.

L'économie américaine va mieux depuis l'été dernier, sortant de récession plus vite qu'attendu. Le Produit intérieur brut (PIB) a progressé de 5,6% en rythme annualisé au quatrième trimestre et selon les prévisions, elle aurait avancé de 3,4% au cours des trois premiers mois de l'année.

La reprise sur le marché de l'emploi est en revanche plus longue à venir, le taux de chômage restant fixé à 9,7%, ce qui inquiète certains membres de la Fed qui craignent que cela n'affecte le rebond économique.

"Le rythme de la reprise sera sans doute modéré pendant un certain temps", prévient la Fed, employant une tournure qu'elle avait déjà emprunté en janvier et en mars.

Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Guillaume