Commodesk - Le président russe a inauguré, le 7 décembre à midi, le début des travaux du gazoduc South Stream. Le premier tronçon de 900 km traversera la Mer Noire, en passant par les eaux turques, pour atteindre la Bulgarie. La partie onshore devrait passer par la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie et la Slovénie pour atteindre l'Italie.

En avançant les travaux, initialement prévus pour 2013, le président russe prend de l'avance face au projet européen concurrent Nabucco. Ce dernier devait acheminer le gaz de la mer Caspienne vers l'Europe via la Turquie, les Balkans et l'Autriche. Mais le projet connaît un problème d'approvisionnement puisque le Turkménistan et l'Azerbaïdjan, sous la pression russe, refusent de fournir du gaz et qu'il ne reste que l'Iran comme alternative. De plus, le coût de Nabucco est estimé à 20 milliards d'euros ce qui fait reculer les investisseurs. 

En parallèle, Gazprom annonce que le premier conduit du gazoduc South Stream sera opérationnel dès 2015. D'une capacité de 63 milliards de mètres cubes de gaz (à compter de 2018) le projet est colossal. Il vise à transporter le gaz russe jusqu'à l'Union européenne en évitant l'Ukraine. Ce pays connaît, en effet, régulièrement des différends tarifaires avec la Russie, bloquant ainsi l'approvisionnement en gaz des pays membres de l'Union européenne.

Le gazoduc North Stream, inauguré en 2011, permet déjà à la Russie d'exporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an jusqu'en Allemagne. Mais la demande de l'UE en gaz est annoncée à la baisse dans les prochaines années, la Russie fait donc un pari risqué d'autant plus que la fin du tracé n'est pas établie et que certains accords ne sont pas encore validés.

Mené par un consortium géré à 50% par le russe Gazprom, à 20% par l'italien ENI, 15% par EDF et 15% par l'allemand Wintershall, le projet nécessite un investissement de l'ordre de 16,5 milliards d'euros.