BERLIN - Angela Merkel a apporté hier une réponse détaillée aux propositions d'Emmanuel Macron de réformes de l'Union européenne, souhaitant éviter une tension entre Paris et Berlin au moment où se profile une guerre commerciale avec les Etats-Unis et que l'Italie inquiète ses partenaires sur le front intérieur.

La chancelière allemande sait qu'elle est engagée dans une course contre la montre alors qu'elle et le président français doivent présenter lors du prochain Conseil européen, les 28 et 29 juin, un plan commun de réforme du bloc communautaire.

Angela Merkel soutient dans sa réponse aux propositions d'Emmanuel Macron l'idée de transformer le mécanisme européen de stabilité (MES), dispositif de gestion des crises financières, en un Fonds monétaire européen (FME) qui pourrait proposer des prêts à court terme aux pays en difficulté économique.

Elle se dit favorable à l'introduction par étapes d'un budget d'investissement de la zone euro qui pourrait faire partie du budget de l'Union européenne ou lui être extérieur.

La chancelière plaide pour des critères communs en matière de droit d'asile, pour une police européenne des frontières et pour une agence pan-européenne des migrations qui évaluerait les demandes d'asile. Elle soutient un "système flexible" dans lequel les pays qui refusent l'accueil de migrants sur leur territoire pourraient être exemptés en contrepartie du versement de contributions accrues dans d'autres domaines.

Elle soutient enfin l'idée d'Emmanuel Macron d'une force d'intervention européenne avec une "culture militaire stratégique commune", ouvrant la porte à une participation plus active de l'Allemagne dans le secteur de la défense.

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MILAN - Le nouveau gouvernement italien, composé du Mouvement 5 Etoiles (M5S) et de La Ligue (extrême droite), va revenir sur la réforme du code du travail introduite en 2015 par le gouvernement de centre gauche de Matteo Renzi.

Cette annonce a été faite hier par le chef de file du M5S, Luigi di Maio, ministre du Travail et de l'Industrie.

La réforme introduite en 2015 levait certaines restrictions sur les licenciements dans les grandes entreprises tout en accordant des incitations fiscales temporaires à l'emploi de salariés suivant des dispositions moins protectrices pour ces derniers.

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MADRID - Le nouveau chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, travaille à la constitution d'un gouvernement dans lequel ne figurera pas de ministres appartenant au parti de gauche Podemos, a indiqué hier une de ses conseillères.

Investi cette semaine après la chute du conservateur Mariano Rajoy dont le Parti populaire (PP) a été condamné par la justice dans une affaire de corruption, le dirigeant socialiste devrait lui aussi constituer un gouvernement minoritaire.

Avec seulement 84 députés sur 350, le Parti socialiste espagnol (PSOE) aura la plus grande peine à gouverner et à aller au terme de la législature, à la mi-2020.

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LJUBLJANA - Les nationalistes du Parti démocratique slovène (SDS) ont remporté comme prévu les élections législatives d'hier, selon les résultats préliminaires diffusés par la commission électorales.

Le parti anti-immigration, crédité de 25% des voix après dépouillement de 99% des bulletins, a nettement devancé son plus proche rival, le parti de centre-gauche LMS (12,6%), mais ce score risque de ne pas lui suffire pour former un gouvernement de coalition faute d'alliés au Parlement.

Le chef de file du LMS, Marjan Sarec, maire indépendant de la ville de Kamnik, a en revanche dit à l'annonce des résultats avoir bon espoir d'accéder au poste de Premier ministre.

"Si tout le monde s'en tient à ce qu'il a dit avant l'élection, je pense avoir une opportunité de former un gouvernement", a-t-il déclaré.

La plupart des partis ont assuré n'avoir aucune intention de former une alliance avec les nationalistes, qui ont reçu le soutien du Premier ministre hongrois, Viktor Orban.

Le chef du SDS, Janez Jansa, a lui-même reconnu qu'il lui serait difficile de former un gouvernement puisqu'il lui faudrait pour cela constituer une coalition avec au moins deux autres partis.

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PARIS - Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, a fait part hier de son pessimisme sur les chances de régler lors du prochain G7 le différend né du choix américain d'imposer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium en provenance de l'UE.

Pierre Moscovici a mis en garde contre les risques de "guerre commerciale" après la décision du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium importés aux Etats-Unis par l'Union européenne, le Canada et le Mexique.

"Je n'ai aucune raison à ce stade d'être optimiste (...) Nous allons voir si la guerre commerciale se lance effectivement", a-t-il déclaré aujourd'hui à "Questions politiques" sur France Inter, à l'approche du sommet du G7 des 8 et 9 juin au Canada.

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SINGAPOUR - Les Etats-Unis ne relâcheront leur pression sur la Corée du Nord que lorsque cette dernière aura clairement et définitivement renoncé à son programme nucléaire, a rappelé hier le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis.

Après avoir soufflé le chaud et le froid, le président américain, Donald Trump, a annoncé vendredi qu'il rencontrerait le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un le 12 juin à Singapour.

"Nous allons continuer à mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur la Corée du Nord. Elle n'aura de répit que lorsqu'elle aura démontré avoir pris des mesures vérifiables et irréversibles en direction de la dénucléarisation", a prévenu Jim Mattis en marge du "Dialogue Shangri-La", un forum annuel consacré à la défense et au renseignement en Asie.

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SEOUL - Le président syrien Bachar al Assad compte se rendre à Pyongyang pour y rencontrer Kim Jong-un, rapportait hier l'agence de presse nord-coréenne KCNA. Il s'agirait de la première rencontre entre Kim et un autre chef d'Etat dans la capitale de Corée du Nord.

Pyongyang et Damas entretiennent de bonnes relations et des experts des Nations unies ont accusé la Corée du Nord de coopérer avec la Syrie dans le domaine des armes chimiques, ce que dément Pyongyang.

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AMMAN - Le roi Abdallah de Jordanie s'apprête à demander ce lundi à son Premier ministre, Hani Mulki, de démissionner afin d'apaiser les tensions provoquées par les mesures d'austérités entreprises par son gouvernement et qui ont provoqué des manifestations d'une rare ampleur dans le royaume, a-t-on appris de sources politiques.

Le départ d'Hani Mulki était réclamé lors des manifestations qui se sont multipliées ces derniers jours contre les décisions préconisées par le Fonds monétaire international.

Hani Mulki, qui devrait être convoqué dans la journée par le souverain hachémite, a été désigné en mai 2016 avec la mission de relancer une économie mise à mal par les turbulences que traverse le Proche-Orient.

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TUNIS - Au moins 48 migrants sont morts noyés dans le naufrage d'un bateau au large des côtes de la Tunisie, a annoncé hier le ministère tunisien de la Défense. Le ministère de l'Intérieur avait auparavant indiqué que 67 passagers avaient pu être sauvés par les gardes-côtes. Le naufrage a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche près des îles Kerkenna, une région touristique du sud de la Tunisie. Les victimes sont des ressortissants tunisiens et d'autres nationalités, a dit le ministère de la Défense sans plus de précision.

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PARIS - Une Française a été condamnée hier à une peine de prison à perpétuité par un tribunal de Bagdad pour appartenance à l'Etat islamique, ont annoncé ses avocats, qui ont mis en cause le rôle "politique" des autorités françaises dans la décision du juge.

Mélina Boughedir, âgée de 27 ans et mère de quatre enfants, risquait la peine de mort. En vertu de la loi irakienne, sa condamnation pourrait se traduire par 20 ans d'emprisonnement, ont fait savoir ses défenseurs.

En réaction à ce jugement, le ministre des Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a souligné le caractère "légitime" des autorités judiciaires irakiennes.

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PARIS - Le treizième épisode de deux jours de grève des cheminots contre la réforme de la SNCF s'est achevé hier soir, alors que le Sénat votera à son tour le projet de loi demain.

La SNCF avait annoncé pour aujourd'hui quatre TGV sur cinq, sept Transilien sur dix, un TER sur deux, deux trains Intercités sur cinq, ainsi que trois trains sur quatre à l'international.

Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, les Français continuent de juger majoritairement que la grève des cheminots contre la réforme de la SNCF n'est pas justifiée et souhaitent pour près des deux tiers que le gouvernement aille jusqu'au bout dans ce dossier.

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PARIS - Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a jugé hier que l'offre d'alliance formulée par la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, en vue des élections européennes de mai 2019 n'était "pas à la hauteur des enjeux."

"Aujourd'hui, c'est 'non' à la cuisine politicienne", a dit sur France 3 le député de l'Essonne, plaidant pour l'élaboration d'un projet et des discussions plus larges, au delà du "seul tête-à-tête" avec la finaliste de l'élection présidentielle de 2017, qu'il avait soutenue au second tour.

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PARIS - Le gouvernement dévoilera aujourd'hui les grandes orientations de sa réforme de l'audiovisuel public qui vise à l'adapter aux nouveaux usages et à la révolution numérique, un dossier explosif qui suscite l'inquiétude des salariés en raison des économies et des fusions qui pourraient en découler.

Un document du ministère de la Culture dévoilé par Le Monde en novembre laissait entrevoir plusieurs pistes, notamment un regroupement des sociétés au sein d'une structure commune, la suppression de la chaîne France Ô ou encore une diffusion exclusivement numérique de France 4.