L'un des principaux partis de la coalition au pouvoir au Pakistan a proposé que le ministre des finances Ishaq Dar dirige un nouveau gouvernement intérimaire, selon des sources du parti, afin d'aider à faire avancer les réformes économiques convenues dans le cadre d'un accord avec le FMI.

Le Premier ministre Shehbaz Sharif a annoncé que la coalition dissoudrait le parlement le mois prochain et confierait les rênes à l'administration intérimaire afin d'ouvrir la voie à des élections nationales.

La Pakistan Muslim League-Nawaz (PML-N) a proposé le nom de M. Dar à ses partenaires de la coalition, selon des sources qui n'ont pas été autorisées à parler aux médias et qui ont refusé d'être identifiées.

"Nous pensons qu'il pourrait être le meilleur candidat pour poursuivre les réformes économiques convenues avec le FMI", a déclaré un membre de la PML-N à Reuters.

Le mois dernier, le Pakistan a obtenu du Fonds monétaire international une enveloppe financière à court terme de 3 milliards de dollars, dont il avait grand besoin, un répit très attendu alors qu'il est au bord du défaut de paiement.

La coalition au pouvoir a remplacé l'administration de l'ancien Premier ministre Imran Khan après que celui-ci a perdu un vote de confiance au Parlement en avril 2022, ayant perdu les faveurs de la puissante armée. L'armée nie avoir joué un rôle dans sa destitution.

Le parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), a déclaré que le gouvernement intérimaire ne pourrait pas être impartial s'il était dirigé par M. Dar.

"Si Ishaq Dar est nommé premier ministre intérimaire, il n'y aura pas d'élections, mais seulement une sélection", a déclaré Farrukh Habib, porte-parole du PTI.

Le principal partenaire de coalition du PML-N, le Pakistan Peoples' Party, a déclaré qu'il ne s'était pas encore mis d'accord sur un nom pour diriger le gouvernement intérimaire. Son chef, Sherry Rehman, a déclaré aux journalistes qu'un groupe d'experts de son parti proposerait un candidat.

Interrogé par Reuters sur cette proposition, M. Dar s'est contenté de répondre : "Attendons". La ministre de l'Information, Marriyum Aurangzeb, n'a pas répondu à une demande de commentaire. (Reportage d'Asif Shahzad ; Rédaction d'Edwina Gibbs et Andrew Heavens)