Le compte rendu de la réunion de politique monétaire du 4 juin, publié mardi, montre que le conseil de la Reserve Bank of Australia (RBA) a envisagé de laisser les taux inchangés étant donné que les dépenses de consommation ralentissaient clairement, mais qu'il estimait que les risques d'inflation s'étaient déplacés vers le haut.

"Les membres ont reconnu la force des deux séries d'arguments, concluant que les arguments étaient finement équilibrés", indique le compte-rendu. "Ils ont toutefois estimé que les arguments en faveur d'un relèvement du taux d'escompte lors de cette réunion étaient les plus solides.

La banque a relevé son taux d'escompte d'un quart de point pour le porter à 4,1 %, marquant ainsi 12 hausses en 13 mois et surprenant certains marchés financiers qui s'attendaient à une pause.

Les perspectives optimistes ont été soulignées par un rapport sur l'emploi étonnamment fort pour le mois de mai, publié la semaine dernière, ce qui a conduit les marchés à terme à prévoir un sommet pour les taux autour de 4,6 %, contre 3,85 % il y a seulement quelques mois.

Les minutes ont consacré beaucoup d'espace aux arguments en faveur d'une hausse immédiate, notamment la hausse des prix de l'électricité, les loyers élevés, l'inflation persistante dans les services et le rebond des prix de l'immobilier au niveau national.

L'inflation globale se maintient à 7,0 %, tandis que le taux de chômage, à 3,6 %, est proche de son plus bas niveau depuis 50 ans, ce qui alimente les pressions salariales.

La faiblesse de la productivité et l'augmentation des salaires sont particulièrement préoccupantes, le comité notant qu'une récente récompense nationale pour les travailleurs faiblement rémunérés a été plus élevée que prévu.

"Les membres ont discuté de la possibilité d'une indexation implicite des salaires sur l'inflation élevée passée et de la possibilité que cette pratique se généralise", peut-on lire dans le procès-verbal.

"De même, les membres ont observé que certaines entreprises indexaient leurs prix, implicitement ou directement, sur l'inflation passée.

Ce comportement augmente le risque que l'inflation ne revienne pas dans la fourchette cible de 2 à 3 % de la RBA dans un "délai raisonnable", selon les minutes.

(Rapport de Wayne Cole)

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