Milan (awp/afp) - La Bourse de Milan a ouvert en nette hausse lundi matin, soulagée que l'agence Standard and Poor's n'ait pas dégradé la note de la dette souveraine italienne.

Vendredi soir, l'agence de notation financière a abaissé de stable à négative la perspective sur la dette italienne, mais sans dégrader la note elle-même, qui reste à BBB/A-2.

Conséquence: vers 09h30 (08h30 GMT), le FTSE Mib, l'indice phare de la place financière milanaise, gagnait 1,53% à 18'969 points, tiré vers le haut notamment par les banques.

Ubi Banca prenait 3,19% à 2,683 euros, Banco BPM 3,15% à 1,605 euros, Bper Banca 2,97% à 3,359 euros et Mediobanca 2,64% à 7,7 euros.

CNH progressait pour sa part 3,40% à 9,0068 euros.

Le spread, le très surveillé écart entre les taux d'emprunt italien et allemand, est lui repassé en dessous du seuil symbolique des 300 points, atteignant 298 points contre 310 vendredi soir.

Néanmoins, en abaissant la perspective, S&P n'exclut pas de diminuer la note de l'Italie dans les mois qui viennent.

"La voie économique et budgétaire planifiée par le gouvernement a érodé la confiance des investisseurs", comme le montre l'augmentation du rendement sur les obligations italiennes, affirme l'agence, qui prévoit pour 2019 un ratio d'endettement budgétaire supérieur (2,7% du PIB) à celui projeté par Rome (2,4%).

L'agence regrette que l'endettement italien "ne soit plus sur la voie de la diminution".

Sa concurrente Moody's avait dégradé la note italienne de "Baa2" à "Baa3" la semaine précédente, la faisant tomber au dernier cran de la catégorie "investissement", qui précède la catégorie spéculative.

La coalition populiste au pouvoir à Rome, composée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), a fait le choix d'un budget prévoyant un déficit à 2,4% du PIB en 2019, contre 0,8% promis par le précédent gouvernement de centre gauche, en estimant pouvoir ainsi favoriser la croissance du pays.

Mais les marchés, les agences et la Commission européenne s'inquiètent parce que le pays ploie déjà sous une dette colossale: 2.300 milliards d'euros, soit 131% de son PIB, alors que le plafond européen est fixé à 60%.

Bruxelles a rejeté ce projet de budget, fustigeant "une déviation claire, nette, assumée et, par certains, revendiquée" par rapport aux règles européennes.

En raison des inquiétudes sur la politique de l'Italie, la Bourse de Milan a perdu quelque 22% depuis mi-mai, date du début des négociations pour la formation de la coalition, tandis que le spread a doublé.

afp/buc