Zurich (awp) - La Bourse suisse reste nettement dans le rouge jeudi en milieu de séance, plombée par le repli de ses deux poids lourds Roche et Novartis. Les déclarations protectionnistes du président élu des Etats-Unis Donald Trump sur le secteur pharmaceutique ont suscité de vives craintes sous nos latitudes. Pour sa part, Richemont a rassuré avec des chiffres supérieurs aux attentes et les valeurs du luxe s'envolent.

La conférence de presse de Donald Trump de la veille n'a pas apporté de nouveautés fondamentales sur les intentions du républicain en matière économique, constate Mirabaud Securities. Les investisseurs semblent toutefois encore accorder du crédit à M. Trump, en témoignent les nouveaux records atteints par les indices de Wall Street.

Les déclarations du président élu, qui veut concentrer la production aux Etats-Unis, ont donné des sueurs froides au secteur pharmaceutique suisse. Une forte incertitude plane encore sur les conséquences de l'élection du "trublion" à la tête de la première économie mondiale pour des sociétés comme Roche ou Novartis.

Son intention de biffer purement et simplement la réforme du système de santé Obamacare pourrait par contre se traduire par une envolée des valeurs pharmaceutiques suisses, a souligné mercredi Martin Neff, économiste en chef de Raiffeisen.

Sur le plan économique, la croissance allemande s'est fixée à environ 0,5% au 4e trimestre, selon des données encore provisoires. En zone euro, la production industrielle a augmenté de 1,5% en novembre, après 0,1% en octobre. On attend cet après-midi l'indice Philly Fed aux Etats-Unis et la patronne de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, fera une intervention publique en soirée.

Vers 11h52, le SMI reculait de 0,65% à 8372,02 points, le SLI de 0,12% à 1331,94 points et le SPI de 0,62% à 9123,66 points. Sur les trente valeurs vedette, vingt affichaient une baisse et dix une hausse.

Novartis (-3,0%) et Roche (-2,1%) faisaient les frais des déclaration de M. Trump. Roche a par ailleurs reçu l'homologation pour une nouvelle formulation de son médicament MabThera (rituximab) en Suisse. Sur le marché élargi, Basilea (-2,5%), Santhera (-8,4%), Cosmo (-2,1%) ou Newron (-2,3%) courbaient aussi l'échine.

Les valeurs de la chimie étaient aussi dans le rouge: Givaudan perdait 1,0%, Lonza 0,9%, Sika 0,8% et Syngenta 0,7%.

Actelion (+0,7%) profitait en revanche de nouvelles rumeurs sur un accord avec le géant américain Johnson & Johnson (J&J). Selon un article de presse, les deux partenaires auraient trouvé un terrain d'entente sur le prix d'achat.

Société Générale a rétrogradé Zurich Insurance (-0,9%) à "sell" et a réduit l'objectif de cours, alors qu'à l'inverse, Kepler Cheuvreux a augmenté l'objectif de cours, tout en confirmant "reduce".

Dans le camp des gagnants, Richemont (+8,3%) s'envolait après un troisième partiel meilleur que prévu, entrainant dans son sillage le concurrent Swatch (+4,1%). Le gérant de marques genevois a enregistré à fin décembre un chiffre d'affaires en hausse de 6%. La région Asie-Pacifique et la joaillerie ont contribué grandement à ce rétablissement. Les analystes saluent la performance et soulignent notamment la solidité du réseau de distribution.

Adecco (+1,8%) figurait également parmi les rares rescapés. Deutsche Bank a relevé sa recommandation à "hold", après "sell". L'embellie conjoncturelle des grandes économies est invoquée pour justifier cette adaptation.

Aux bancaires, UBS (+0,9%) soutenu par un commentaire favorable de Société générale et Credit Suisse (+0,4%) nageaient à contre courant. La Cour européenne des droits de l'homme a validé jeudi la caution de 1,1 milliard d'euros imposée par la justice française à UBS après sa mise en examen en France pour encouragement à la fraude fiscale.

Sur le marché élargi, Bossard (+1,0%) a dépassé les attentes des analystes en matière de chiffre d'affaires annuel et au dernier trimestre. Les ventes de VAT (+1,9%) ont bondi de 24% en 2016 pour atteindre 508 mio CHF.

La masse sous gestion de Partners Group (+1,3%) a dépassé les attentes en 2016, tout comme l'afflux de fonds frais.

Au lendemain d'un avertissement sur résultats pour 2016, U-blox chutait de 12,1%. Le producteur de semi-conducteurs est plus optimiste pour 2017.

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