Zurich (awp) - La Bourse suisse a débuté la semaine sur une fausse note, déjouant ainsi les pronostics optimistes et les indications préalables encourageantes. Dans un désert de données conjoncturelles, UBS retenait à son grand dam l'attention avec ses résultats au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'an dernier.

Les craintes d'une paralysie budgétaire au pays de l'oncle Sam, concrétisées depuis, n'avaient pas empêché vendredi les indices américains de gravir de nouveaux sommets. Mirabaud Securities rappelle dans un commentaire matinal que les précédentes mises à pied de l'administration aux Etats-Unis se sont généralement soldées par un affaissement du billet vert face aux autres devises, tandis que le S&P 500 tendait à prendre l'ascenseur.

"Si le marché devait baisser à cause d'un 'shutdown' qui ne devait pas se prolonger, cela représenterait une formidable opportunité d'achat", résume la banque privée.

CMC Market pour sa part souligne que les dysfonctionnements politiques aux Etats-Unis ne datent pas d'hier et que les couacs de ce type tendent à se normaliser à l'échelle de la planète, prenant en exemple l'Allemagne, dont les difficultés à former un gouvernements semblent enfin s'estomper.

Les analystes rongent leur frein, dans l'attente mardi de la réunion de la Banque du Japon (BoJ) et surtout jeudi de la Banque centrale européenne (BCE).

A 09h10, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,08% à 9501,60 points, le Swiss Leader Index (SLI) 0,20% à 1564,44 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,07% à 10'926,98 points. Sur les trente principales cotations, quinze progressaient et treize reculaient, tandis que Swiss Re et Geberit cherchaient encore une direction à suivre.

UBS (-2,5%) a payé un lourd tribu à la réforme fiscale aux Etats-Unis, mais revendique une performance trimestrielle hors exceptionnels honorable. L'annonce d'un programme de rachat d'actions et l'ajustement des critères pour la rémunération des actionnaires ne paraissaient pas séduire les détenteurs de capitaux. La contre-performance du numéro un bancaire helvétique déteignait sur ses dauphins Credit Suisse (-1,2%) et Julius Bär (+0,5%). Les trois bancaires s'installaient aux trois dernières places du classement temporaire.

Richemont (-0,1%) a fait part de son intention de racheter les 50% qui lui manquent de sa coentreprise Yoox Net-à-porter, moyennant une offre de 38 EUR par action.

Les poids lourds défensifs tentaient de justifier leur appellation, avec des résultats toutefois mitigés. Roche s'enrobait de 0,5%, sans indication particulière. Barclays a rehaussé l'objectif de cours pour Nestlé (+0,1%), mais campe sur la recommandation "pondérer au marché".

Novartis (+0,1%) revendique le succès de son offre de rachat sur le laboratoire hexagonal Advanced Accelerator Applications (AAA), pour lequel il s'était dit prêt à débourser près de 4 mrd USD en octobre dernier.

La direction de Sika (+0,4%) évoque dans la presse un éventuel rapprochement avec la famille Burkard dans l'épineux dossier de la cession des parts privilégiée de cette dernière au concurrent français Saint-Gobain.

Dufry (+1,5%) tentait une échapée en solitaire, sans indication particulière.

Adecco (+0,3%) profitait visiblement d'un relèvement sensible de son objectif de cours par la Banque royale du Canada (RBC).

Dätwyler (+2,2%) prenait l'ascenseur sur le marché élargi. Le sous-traitant industriel a décroché un nouveau contrat auprès de son premier client, Nespresso.

Interroll (+2,0%) a levé un coin de voile sur sa performance 2017, dépassant légèrement les attentes du marché en termes de ventes. La filiale Perlen Packaging de CPH (inchangé et pratiquement pas traité) a jeté son dévolu sur le fabricant brésilien d'emballages de médicaments Sekoya, pour un prix non dévoilé.

Le distributeur pharmaceutique Zur Rose (+0,9%) et la Migros prévoient d'inaugurer dans le courant de l'année de nouvelles pharmacies dans des centres commerciaux, à Bâle et à Zurich notamment.

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