Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le vert jeudi. Son indice phare SMI a évolué en dents de scie au-dessus des 9400 points durant la plus grande partie de la séance. Le petit coup de mou dans le sillage des chiffres de l'emploi américain a été rapidement oublié et l'indice a terminé quelques encablures sous son plus haut du jour.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé après l'annonce d'un nombre toujours historiquement élevé de nouveaux inscrits au chômage, mais en baisse par rapport à la semaine précédente. On a dénombré 5,2 millions de nouveaux demandeurs d'emplois, après 6,6 millions la semaine précédente.

Selon Patrick O'Hare de Briefing.com, la réaction spontanée de la Bourse à ces données avait toutefois peu d'importance. "L'enseignement clef est que le marché du travail est complètement ravagé en ce moment. Un travail avec une rémunération correcte est ce qu'il faut pour soutenir une économie très dépendante des dépenses de consommation", a-t-il souligné.

Parmi les autres données publiées jeudi, les mises en chantier de logements privés aux Etats-Unis ont chuté de plus de 22% en mars, clairement lestées par la propagation du virus et les mesures des confinement à travers le pays.

Sur le front des résultats d'entreprises, la banque Morgan Stanley a fait à son tour état du lourd impact de la crise sanitaire sur ses activités dans le sillage de plusieurs de ses rivales.

Le SMI a terminé en hausse de 1,18% à 9439,91 points, avec un plus haut à 9474,80 et un plus bas à 9381,10 points. Le SLI a pris 0,68% à 1364,47 points et le SPI 1,30% à 11'604,76 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont progressé et 11 reculé.

Les bancaires Credit Suisse (-2,5%), UBS (-2,1%) et Julius Bär (-1,9%) sont les cancres du jour. Comme la veille, elles ont probablement souffert des résultats impactés par la crise du coronavirus des principales banques américaines, dont Morgan Stanley ce jeudi.

Toujours dans le sillage des chiffres dévoilés mardi, UBS, HSBC et Baader Helvea ont abaissé l'objectif de cours de Temenos (-0,7%) avec recommandations respectives à "sell", "buy" et "sell". Baader Helvea a été surpris par l'impact de la crise du coronavirus au 1er trimestre.

Par ailleurs, une page va se tourner pour Temenos lors de la prochaine assemblée générale, avec le départ annoncé de son fondateur, administrateur et ex-président George Koukis à l'occasion de la prochaine assemblée générale.

Le podium du jour se compose des poids lourds Roche (+3,2%) et Novartis (+2,9%) et de Givaudan (+2,4%).

Nestlé (+1,7%) a aussi soutenu l'indice.

Sur le marché élargi, le producteur de valves pour micro-pompes à vide VAT (+9,4%) a subi un impact limité de la crise causée par la coronavirus lors des trois premiers mois de l'année. La demande est restée intacte, ce qui a permis au groupe saint-gallois de gonfler son carnet de commandes et augmenter ses recettes.

Ascom (+6,5%) a offert mercredi soir un point de situation sur la marche de ses affaires.

Barry Callebaut (+0,1%) a poursuivi sa croissance au premier semestre de l'exercice décalé 2019/20, clos fin février. Etoffant ses ventes, le fabricant zurichois de produits à base de cacao et chocolat a dégagé un bénéfice net de 203,7 millions de francs suisses, 2,3% de plus qu'un an auparavant. Les conséquences de la pandémie du nouveau coronavirus ne peuvent pour l'heure être quantifiées.

Zur Rose (-6,0%) a connu un bon début d'année et confirmé ses objectifs annuels. La pandémie de coronavirus devrait accélérer l'acceptance de l'envoi des médicaments et des services numériques sanitaires. Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2020 (hausse des ventes de 10%) mais ceux-ci ne tiennent pas compte de l'effet positif que pourrait avoir le coronavirus sur la marche des affaires, notamment au niveau des ventes de médicaments par correspondance.

Schaffner (-0,3%) a essuyé sur les six premiers mois de son exercice décalé 2019/20 un tassement de 15% de son chiffre d'affaires, à 86,0 millions de francs suisses. Le groupe soleurois table néanmoins sur un résultat d'exploitation (Ebit) positif et un bénéfice net sur la période, selon un avertissement sur résultats.

rp/buc