Zurich (awp) - La Bourse suisse s'acheminait vers une entame de séance dans le rouge vendredi, au lendemain du cinquième relèvement de taux de la Banque nationale suisse (BNS) dans un contexte généralisé de resserrement de politque monétaire. La veille, les principaux indices de Wall Street ont clôturé sur une note contrastée, le Dow Jones terminant quasiment à l'équilibre, alors que le Nasdaq et le S&P 500 ont gagné du terrain.

Alors que la BNS a relevé son taux directeur de 25 points de base (pb) comme attendu par la plupart des observateurs, d'autres instituts d'émission ont surpris leur monde, comme le Royaume-Uni, la Norvège et la Turquie. "La décision de la Banque d'Angleterre d'accélérer le rythme des hausses de taux lors de la 13e réunion depuis le début de la politique de resserrement a été généralement mal accueillie par les ménages, les investisseurs obligataires et boursiers et les cambistes", résume l'analyste Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.

La décision britannique "a poussé les coûts d'emprunt à leur niveau le plus élevé depuis la crise financière de 2008, tout cela dans le but de lutter contre l'inflation persistante", note de son côté John Plassard, de Mirabaud Banque, qui anticipe une ouverture en baisse des Bourses européennes, après les propos tenus jeudi par le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a laissé entendre que deux hausses pourraient encore être nécessaires d'ici la fin de l'année.

Sur le front macroéconomique, le Japon a fait état d'une légère décélération de l'inflation en mai à 3,2%, ce qui pourrait conforter la Banque du Japon (BoJ) dans sa politique monétaire ultra-accommodante, même si le marché s'attendait à un ralentissement plus marqué.

A 08h15, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,14% à 11'167,32 points dans le marché avant-Bourse concocté par la banque Julius Bär. Les valeurs de l'indice phare de la place zurichoise arboraient toutes le rouge sur la grille de départ, à l'exception notable du bon de jouissance Roche (+0,3%).

Sarepta, partenaire du laboratoire rhénan contre la myopathie de Duchenne (DMD), a décroché aux Etats-Unis un feu vert pour sa thérapie génique Elevidys (délandistrogène moxéparvovec-rokl) dans cette indication. Le produit a bénéficié d'une procédure d'homologation accélérée, la MD constituant une menace pour la vie des patients contre laquelle les options thérapeutiques étaient limitées.

Les deux autres poids lourds Novartis et Nestlé (-0,2% chacun) sous-performaient le marché.

Givaudan (-0,3%) a vu son objectif de cours raboté par UBS, qui confirme sa recommandation de vente du titre (sell). La banque aux trois clés s'attend toujours à une évolution négative des volumes au premier semestre, quand bien même des réductions de coûts et un mix de produits favorable devraient soutenir la marge brute d'exploitation (Ebitda).

Sur le marché élargi, Relief Therapeutics (non référencé) a levé 5 millions de francs suisses dans le cadre d'un placement privé de titres auprès d'un investisseurs non identifié dans le domaine de la santé, et annoncé dans la foulée un partenariat de distribution avec la World orphan drug alliance (Woda) pour distribuer le PKU Golike de sa filiale tessinoise Applied Pharma Research (APR) au Moyen-Orient.

Les actionnaires de Züblin (non référencé) réunis ont intronisé un nouveau président en la personne de Markus Wesnitzer, qui siège au conseil d'administration depuis 2006, en remplacement de de Wolfgang Zürcher, dont le départ avait été annoncé mi-mai.

APG SGA (non référencé) a annoncé jeudi soir plusieurs remaniements au sein de sa direction générale, notamment la nomination de Dominik Franke au poste nouvellement créé de directeur de l'information et de la technologie.

Seul rescapé avec Roche dans les échanges avant-Bourse, Softwareone (+0,7%) bénéficiait d'un relèvement de son objectif de cours par UBS, qui a réaffirmé sa recommandation d'achat de l'action dans le sillage de l'offre de reprise formulée par la société d'investissement Bain Capital.

Schweiter (non référencé) a vu sa recommandation dégradée et son objectif de cours sabré par Credit Suisse, qui ne préconise plus l'achat de la nominative de l'industriel zurichois.

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