Zurich (awp) - La Bourse suisse ne parvenait à combler ses pertes mardi à l'approche de la mi-journée. Alors que la saison des résultats du premier trimestre approche de son épilogue, les investisseurs continuaient de se focaliser sur la réunion de la dernière chance concernant le plafond de la dette américaine entre le président des Etats-Unis Joe Biden et les quatre chefs de file des partis démocrate et républicain au Congrès.

"Ces derniers jours, les marchés boursiers ont évolué dans une fourchette étroite, sans grande conviction dans un sens ou dans l'autre", a indiqué Michael Hewson, analyste de CMC Markets. "Cette situation devrait se poursuivre au cours des prochains jours, malgré les signes positifs indiquant que les négociations sur le plafond de la dette américaine progressent", a-t-il ajouté.

Le gouvernement américain et les institutions financières alertent en effet depuis plusieurs semaines sur le risque de défaut de paiement que courent les États-Unis à compter du 1er juin, si aucun accord n'est trouvé au Congrès pour voter un relèvement du plafond de la dette. Les républicains ne veulent pas pour l'instant le relever sans coupes massives dans le budget, ce que refuse le président démocrate Joe Biden.

Ce dernier recevra à nouveau à la Maison Blanche les quatre chefs de file du parti démocrate et du parti républicain au Congrès. Cependant, "les négociations seront probablement serrées" dans un contexte d'année électorale, si bien qu'"il y a peu de chances que la question du plafond de la dette américaine soit résolue aujourd'hui", estime de son côté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Au niveau des informations macroéconomiques, la Chine a publié des indices économiques moins bons qu'attendus pour avril, sur fond de demande encore faible, signe d'une reprise saccadée depuis la levée en décembre 2022 des strictes restrictions sanitaires contre le Covid. Les ventes de détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont augmenté de 18,4% sur un an.

En Italie, la hausse des prix s'est accélérée en avril, passant à 8,2% sur un an, contre 7,6% en mars, reflet du renchérissement des tarifs de l'énergie,

En Suisse, le marché du travail est resté dynamique sur les trois premiers mois de l'année, le nombre d'actifs occupés ayant progressé de 2,1% par rapport à la même période en 2022, pour atteindre 5,238 millions de personnes. L'industrie des machines et des équipements électriques a elle connu un bon premier trimestre, mais va au-devant de mois plus difficiles. La demande est pénalisée par les hausses de taux d'intérêt tandis que les tensions géopolitiques et les subventions à l'industrie aux Etats-Unis et dans l'Union européenne inquiètent.

Après avoir démarré la séance en baisse de 0,26%, le SMI ne parvenait toujours pas à s'extraire de la zone rouge, notant peu après 10h30 à 11'543,41 points, soit un tassement de 0,35%. Le SLI abandonnait de son côté 0,42% à 1794,76 points, alors que l'indicateur élargi SPI se contractait de 0,35% à 15'216,00 points.

Sur les trente valeurs constitutives du Swiss Leader Index (SLI) seules quatre gagnaient du terrain, 24 en perdant, alors que Swisscom, lequel a été désigné par la Commission fédérale de la communication (Comcom) pour continuer à fournir un service universel en matière de télécommunications en Suisse jusqu'en 2031, faisait du surplace. Le poids lourd Nestlé (-0,5%) reculait plus fortement que la moyenne, alors que les deux autres principales capitalisation du marché, Novartis (-0,04%) et Roche (-0,1%) se montraient plus résistantes.

En haut de tableau, la toujours volatile ams-Osram bondissait de 1,9%, devant Sika (+1,6%). Le titre du chimiste de spécialités zougois pour la construction tirait profit du relèvement de l'objectif de cours par Goldman Sachs à 323 francs suisses, contre 318 francs suisses précédemment. La recommandation est maintenue à "buy".

Temenos (+0,4%) et Logitech (+0,3%) venaient encore garnir les rangs des gagnants provisoires. Le spécialiste valdo-californien des accessoires et périphériques informatiques proposera lors de la prochaine assemblée générale ordinaire le versement d'un dividende de 1,06 franc par action, soit 10 centimes de plus que le montant octroyé à l'issue de l'exercice précédent.

A l'autre extrémité du classement, Sonova chutait lourdement et héritait de la lanterne rouge, dégringolant de 9,2%. L'accessoiriste de l'audition établi à Stäfa a affiché au terme de son exercice décalé 2022/23, clos fin mars, une croissance des ventes de 11,1% (14,6% en monnaies locales) à 3,74 milliards de francs suisses. Straumann (-2,3%) et Richemont (-0,9%) étaient aussi à la peine.

Sur le marché élargi, Varia US Properties chutait de 2,9%. La société immobilière a été pénalisée sur les trois premiers mois de l'année par la dévalorisation de son portefeuille immobilier, faisant plonger son résultat net en zone déficitaire. GAM décollait en revanche de près de 5%, le groupe d'actionnaires réunissant Newgame et Bruellan ayant indiqué avoir transmis à l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) son intention de dépasser les 10% de participation dans le gestionnaire d'actifs.

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