Zurich (awp) - La Bourse suisse s'essoufflait jeudi à la mi-journée, oscillant autour de son niveau de clôture de la veille. Après une ouverture en nette hausse, l'indice phare de la place zurichoise a perdu de sa superbe, se rapprochant dangereusement de la marque symbolique des 9500 points, moins de deux jours après avoir marqué un record historique à plus de 9600 points.

La veille, Wall Street a terminé dans le rouge après les rumeurs - entre-temps démenties - sur la volonté des Chinois d'acheter moins de dette américaine et sur un éventuel retrait des Etats-Unis du traité de l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

Au chapitre macroéconomique, la croissance chinoise devrait s'être établie "autour de 6,9%" en 2017, en nette accélération sur un an, selon Pékin. Le chiffre officiel du PIB chinois doit être annoncé par le gouvernement le 18 janvier.

Dans la zone euro, la production industrielle a continué sa progression en novembre, enregistrant une hausse de 1% comparé à octobre, un chiffre supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur +0,65%.

En France, le climat des affaires dans l'industrie s'est encore amélioré de 4 points en décembre par rapport au mois précédent, pour atteindre son meilleur niveau depuis février 2011.

L'Allemagne a vu sa croissance accélérer en 2017, à 2,2%. La performance a gonflé ses comptes publics et porté l'excédent budgétaire vers un nouveau record, au moment où la première économie européenne est priée de toutes parts de dépenser plus.

A l'agenda macroéconomique figurent encore la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Outre Atlantique, on attend dans l'après-midi les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, ainsi que les prix à la production et les chiffres de l'exécution budgétaire pour le mois de décembre.

A 11h45 le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,07% à 9518,67 points, alors que le Swiss Leader Index (SLI) prenait 0,04% à 1552,20 points. L'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) perdait pour sa part 0,08% à 10'918,41 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 15 progressaient, 14 reculaient et Dufry faisait du surplace.

Après avoir nettement dominé les échanges dans la matinée, le groupe de luxe Richemont progressait encore de 1,1%, après la publication de ventes en nette hausse au 3e trimestre de son exercice décalé 2017/18, clos fin décembre. Le chiffre d'affaires s'est étoffé de 1% (+7% tcc) en comparaison annuelle, à 3,12 mrd CHF, une performance à mettre au crédit de la région Asie-Pacifique et de la joaillerie, mais inférieure aux attentes du marché.

Les deux premières places du classement provisoire revenaient à Zurich Insurance (+1,2%) et LafargeHolcim (+1,1%), sans nouvelle particulière.

Credit Suisse s'enrobait de 0,6%, alors que son rival UBS restait en dessous de la ligne de flottaison (-0,2%), ainsi que le troisième mousquetaire bancaire Julius Bär (-0,1%).

Malgré une performance 2017 supérieure aux attentes du marché en matière de masse sous gestion, Partners Group cédait 0,2%. Forte d'une demande clientèle solide, la direction du groupe zougois affiche un bel optimisme pour l'exercice en cours.

Le conglomérat ABB (+0,4%) va étoffer son conseil d'administration en proposant la nomination de trois nouveaux administrateurs lors de la prochaine assemblée générale. Comme deux des sortants ne seront pas candidats à leur réélection au sein de l'organe de surveillance, celui-ci passera à 11 membres, contre 10 actuellement.

SGS (+0,1%) a annoncé l'acquisition du belge Laboratoire de Contrôle et d'Analyse (LCA), dont le chiffre d'affaires annuel avoisine le million d'euros.

Les trois poids lourds pesaient sur l'indice. Novartis (-0,3%) a engagé en qualité de directrice du département d'oncologie Elizabeth Barrett, une transfuge de son concurrent américain Pfizer, en remplacement du démissionnaire Bruno Strigini.

Roche et Nestlé (-0,6% chacun) pointaient en queue de peloton. La multinationale veveysane a vu sa recommandation d'achat sabrée par UBS, qui l'a dégradée à "neutral" et a revu son objectif de cours à la baisse. La banque aux trois clés estime qu'après une progression de 15% en 2017, le titre semble désormais bien valorisé.

Sonova (-2,6%) s'enfonçait toujours plus dans le rouge. Bernstein avait estimé mercredi que les ventes du fabricant d'appareils et prothèses auditives sur l'important marché des vétérans de guerre aux Etats-Unis avaient perdu du terrain en décembre.

A distance respectable, Clariant (-0,9%) n'avait pas de quoi pavoiser. Le laboratoire de Muttenz fait l'objet tant d'une enquête de SIX pour une potentielle violation de ses obligations d'annonce dans le cadre de la fusion avortée avec l'américain Huntsman, que d'un commentaire élogieux de Goldman Sachs.

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