Zurich (awp) - La Bourse suisse reculait légèrement lundi en milieu de journée. Le SMI était repassé sous les 9500 points. Les experts attendaient pourtant une évolution positive après les nouveaux sommets de Wall Street vendredi.

"L'envolée des places américaines vendredi devrait avoir un effet positif sur les Bourses européennes ce matin", avaient estimé les analystes de CMC Markets dans un commentaire. Ces derniers avaient rappelé que "le marché américain des actions est parti sur sa meilleure lancée en 30 ans, alors que le dollar est en bonne voie pour son plus mauvais départ de l'année".

Mirabaud Securities avait pour sa part recommandé de surveiller ce lundi les prix à l'importation pour décembre en Allemagne et les dépenses et revenus des ménages pour le même mois aux Etats-Unis.

Vers 11h50, le SMI perdait 0,24% à 9492,88 points, avec un plus bas à 9491,57 et un plus haut à 9528,32. Le SLI cédait 0,16% à 1557,49 points et le SPI 0,16% à 10'905,95 points. Sur les trente valeurs vedettes, 18 reculaient et douze montaient.

SGS (-1,1%), Geberit et Novartis (chacun -0,8%) constituaient le trio des plus gros perdants. L'action du géant pharma bâlois ne profitait pas d'un relèvement d'objectif de cours par Berenberg, qui a maintenu "hold". Les chiffres 2017 ont un peu dépassé les attentes et les prévisions sont positives, mais les perspectives de croissance des prochaines années sont insuffisantes pour générer un potentiel de hausse significative du cours.

Roche (-0,02%) a obtenu auprès de l'agence américaine des médicaments (FDA) un statut de percée thérapeutique pour le balovaptan, contre les troubles du spectre autistique. Le troisième poids lourd, Nestlé cédait 0,2%.

Dans le camp des gagnants, Clariant (+1,1%), ABB (+0,5%) et Lonza (+0,4%) tenaient le podium. Clariant reprenait du poil de la bête: le titre avait fortement baissé la semaine passée dans le sillage de l'annonce de l'arrivée du saoudien Sadic dans son actionnariat à la place du remuant White Tale.

Aryzta (+0,3%) tentait de se reprendre après la chute liée à son avertissement sur bénéfice de jeudi dernier. Goldman Sachs a réduit sa recommandation à "sell" de "neutral" et a réduit ses estimations de bénéfice par action 2018 à 2020 de 40% à 60%.

Après ses solides chiffres de vendredi passé, Givaudan (+0,4%) regagnait aussi du terrain. Cinq analystes ont relevé l'objectif de cours avec des recommandations variant de "underweight" à "buy", de quoi donner le tournis aux investisseurs.

Les bancaires UBS (+0,1%), Credit Suisse (+0,3%) et Julius Bär (+0,4%) évoluaient aussi dans le haut du tableau. Morgan Stanley a relevé l'objectif de cours d'UBS avec recommandation "overweight", estimant notamment que l'action est actuellement sous-valorisée de quelque 20%.

Pour Kühne+Nagel (+0,03%), Morgan Stanley a relevé l'objectif de cours et a confirmé "equal weight". L'analyste a tenu compte de l'évolution meilleure que prévu des marchés du fret maritime et aérien et de celle, favorable, des cours de change. L'objectif de Panalpina (+0,9%) a aussi été relevé avec recommandation maintenue à "equal weight".

Swatch (+0,2%) pourrait publier ses résultats cette semaine déjà. Richemont perdait 0,3%.

Sur le marché élargi, AMS (+17,5%) enregistrait une remarquable envolée. Le producteur de semi-conducteurs autrichien a levé un coin du voile sur une performance inespérée sur l'ultime partiel de 2017 comme sur l'ensemble de l'exercice. Le groupe a relevé dans la foulée ses ambitions à moyen terme, déjouant ainsi les pronostics des oiseaux de mauvaise augure.

Santhera (-0,2%) a enregistré l'an dernier des recettes en hausse de 21% pour son unique traitement commercialisé, le Raxone, à 22,9 mio CHF. La semaine dernière, le titre avait lourdement chuté après que le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) a maintenu son avis négatif sur une demande d'extension d'indication pour le Raxone.

Bossard (+0,2%) retenait aussi l'attention des investisseurs, en raison de changements au conseil d'administration et à la direction. L'administratrice Helen Wetter-Bossard ne briguera pas de nouveau mandat à l'assemblée générale du 9 avril et le directeur général (CEO) David Dean abandonnera quant à lui son poste en 2019.

Schmolz+Bickenbach (+1,0%) s'est vu attribuer la reprise des sites et des activités de son homologue français en redressement judiciaire Asco Industries par un tribunal strasbourgeois. La décision prendra effet dès jeudi, souligne un communiqué publié lundi. Après avoir été temporairement suspendue de cotation dans les premiers échanges, l'action était recherchée.

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