Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note négative. Les investisseurs sont restés prudents après l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Pour la majorité des observateurs, le nouveau locataire de la Maison blanche n'a pas édulcoré sa position par rapport à ses promesses de campagne, notamment sur le protectionnisme économique. Le SMI est brièvement passé sous les 8200 points sur la fin de l'après-midi, avant de se reprendre et de terminer en dessus de cette barre.

A New York, Wall Street hésitait en début de séance, prudente face aux premiers pas du nouveau président américain Donald Trump. Les "inquiétudes sur ses intentions concernant le commerce international" pèsent sur le climat des marchés, ont relevé les courtiers de Charles Schwab dans une note.

"Il est difficile pour le moment de croire sur parole le fait que le nouveau protectionnisme prôné par Trump peut injecter suffisamment de dynamisme dans l'économie américaine, alors même que les inquiétudes sur ses conséquences potentiellement importantes au niveau mondial persistent", ont estimé les analystes de Daiwa Capital Markets dans une note.

Surtout cette perspective éclipsait en partie les mesures de relance des dépenses d'infrastructure, de baisses d'impôts et de dérégulation promises par Donald Trump et qui avaient fait bondir Wall Street après son élection. "Tout cela faisait partie de promesses de M. Trump, faites au cours de la campagne", a rappelé Patrick O'Hare de Briefing dans une note, estimant que chaque changement de pouvoir crée des incertitudes peu favorables aux marchés.

Le SMI a fini en baisse de 0,56% à 8229,01 points. Le SLI a cédé 0,41% à 1313,15 points et le SPI 0,48% à 9002,04 points. Sur les trente valeurs vedettes, 19 ont reculé et dix avancé. Lonza a fini inchangé.

Les bancaires font partie des plus gros perdants du jour. Credit Suisse a cédé 2,6%, UBS 1,3% et Julius Bär, lanterne rouge, 2,8%. Credit Suisse fait face à une plainte aux Etats-Unis, dans l'Etat de Floride, intentée par le trust Wertheim Jewish Education, pour un montant de 3 mrd USD. Aux assurances, Zurich, Swiss Re, Swiss Life et Bâloise ont mieux résisté avec des replis entre 0,3% et 0,6%. Swiss Re a obtenu une autorisation d'exploitation en Inde afin de commercialiser ses produits de réassurance dans le pays.

Dans le camp des poids lourds défensifs, Novartis (-1,2%) a nettement fléchi. Selon la presse dominicale, le patron Joseph Jimenez veut quitter son poste dans deux ans après avoir assaini la division Alcon. Les deux autres grandes capitalisations Roche (-0,6%) et Nestlé (-0,3%) ont aussi pesé sur l'indice. Barclays a abaissé l'objectif de cours du géant de Vevey.

Après des résultats annuels inférieurs aux attentes et malgré un relèvement de dividende, SGS a perdu 2,1%. Pour l'exercice en cours, le groupe genevois prédit une "croissance solide" des recettes organiques.

Dans le camp des gagnants, Actelion (+3,4%) n'a pas souffert de l'annonce de l'échec d'une étude en vue d'une extension d'indication. Le laboratoire a reconnu ne pas avoir atteint le critère primaire d'évaluation dans une étude de phase III sur le macitentan (Opsumit) contre l'hypertension artérielle pulmonaire (PAH) liée au syndrome d'Eisenmenger. Un échec que les analystes ont relativisé.

Les autres gagnants notables sont Dufry (+0,8%) ainsi que Sika et LafargeHolcim (chacun +0,5%).

Sur le marché élargi, U-blox (+9,7%) a opéré la plus grosse acquisition de son histoire en annonçant vendredi le rachat à Simcom Technology Group, une entreprise basée à Shanghai, de sa ligne de produits pour modules modem cellulaires.

Interroll (+2,9%) a dévoilé une hausse des recettes et des entrées de commandes en 2016.

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