DUBAI - L'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rompu aujourd'hui leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de promouvoir le terrorisme, ce qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent depuis plusieurs années entre grandes puissances du monde arabe.

L'Iran chiite, ennemi juré de Ryad qui est aussi l'une des principales cibles de l'initiative, l'a immédiatement imputée au président américain. Donald Trump s'est rendu fin mai en Arabie saoudite.

Pour Jean-Marc Rickli, membre du Geneva Centre for Security Policy, elle est d'une "gravité sans précédent" au sein du Conseil de coopération du Golfe et son issue est "très incertaine".

"Il y a du changement dans l'équilibre des pouvoirs dans le Golfe à cause de la nouvelle présidence : Trump est très hostile à l'islam politique et à l'Iran. Il est totalement en accord avec Abou Dhabi et Ryad, qui ne veulent pas de compromis, ni avec l'Iran ni avec l'islam politique professé par les Frères musulmans", ajoute-t-il.

La crise menace le prestige international du Qatar, où se trouve une importante base de l'armée américaine et qui doit organiser la Coupe du monde de football en 2022.

En 2014, les trois pays du Golfe avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs à Doha en reprochant au Qatar ses liens avec les Frères musulmans après le renversement du président égyptien Mohamed Morsi, membre de la confrérie.

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LONDRES - Deux jours après l'attaque de Londres revendiqué par l'Etat islamique, le chef de file du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a appelé aujourd'hui la Première ministre Theresa May à démissionner, l'accusant d'avoir mis en oeuvre une réduction des effectifs de la police durant les six années où elle a été ministre de l'Intérieur (2010-2016).

La Première ministre s'est défendue. Aux journalistes lui demandant si elle regrettait d'avoir réduit d'environ 20.000 personnes les effectifs de la police lorsqu'elle était Home Secretary, elle a rétorqué que le budget de la lutte antiterroriste avait été sanctuarisé et que la police avait obtenu les moyens dont elle avait besoin dans ce domaine.

A trois jours des législatives de jeudi, une nouvelle projection de l'institut YouGov indique que le Parti conservateur de May risque de perdre sa majorité absolue à la Chambre des communes.

Selon la modélisation de YouGov, avec 305 sièges, il manquerait 21 élus aux Tories pour atteindre la majorité absolue fixée à 326 sièges. Les conservateurs comptent actuellement 330 députés.

Sur le front de l'enquête, la police britannique tente de déterminer si les auteurs de l'attentat ont bénéficié de soutiens et de complicités, a annoncé ce matin la patronne de la Metropolitan Police.

Cressida Dick a ajouté que les trois attentats commis en moins de trois mois sur le sol britannique avaient été fomentés sur place et que la menace terroriste était principalement interne et non téléguidée de l'étranger.

L'organisation Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque dans un communiqué diffusé hier soir par son organe de presse Amaq. L'attaque à la voiture bélier et à l'arme blanche a fait sept morts et 48 blessés, dont 18 étaient toujours dans un état critique ce lundi, selon le National Health Service (NHS). Les trois assaillants ont été tués par des policiers britanniques.

WASHINGTON - Donald Trump a jugé aujourd'hui que le maire de Londres avait eu recours à une "excuse pathétique" pour justifier les propos qu'il a tenus après l'attentat de Londres.

Dans l'une de ses toutes premières réactions à l'attentat, Sadiq Kahn avait annoncé que la présence policière allait être renforcée et qu'il ne fallait pas s'en alarmer, ce que le président américain a semble-t-il mal interprété et condamné, suscitant l'indignation au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis.

"Pathétique excuse de la part du maire de Londres, Sadiq Khan, qui a dû réfléchir à la hâte à son 'Pas de raison de s'alarmer'", écrit Trump sur Twitter.

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PARIS - Le gouvernement a démenti être à l'origine d'un document publié ce matin par Le Parisien et présenté comme un avant-projet de la réforme du marché du travail que l'exécutif compte boucler avant la fin de l'été.

"Le document publié par le Parisien de ce jour n'émane pas du gouvernement", indique le ministère du Travail dans un communiqué, en rappelant que Muriel Pénicaud "adressera comme prévu (aux partenaires sociaux) un programme de travail ce mardi en fin de journée qui servira de base à la concertation qui aura lieu durant les prochaines semaines."

Mais à six jours du premier tour des législatives, les premières réactions ne se sont pas faites attendre. Jean-Luc Mélenchon a appelé Emmanuel Macron et Edouard Philippe à préciser leurs intentions avant les législatives. "Ce n'est pas loyal, si nous allons à une élection sans savoir sur quoi on vote, alors que vous, vous le savez", a-t-il déclaré à la presse à Toulouse.

D'après Le Parisien, ce document précise les projets de l'exécutif, alors qu'Emmanuel Macron avait affiché pendant la campagne présidentielle sa volonté d'accroître la portée des accords d'entreprise, plafonner les indemnités prud'homales et modifier - voire fusionner - les instances représentatives du personnel.

Concrètement, ce texte indique par exemple que les dispositions des contrats de travail (CDI et CDD), comme les modalités de licenciement - préavis, indemnités, motifs - ou encore le nombre de renouvellement des CDD, pourraient être renvoyées à l'accord d'entreprise.

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ROME - La France et l'Italie sont convenues de trouver rapidement une solution dans les discussions concernant l'acquisition par le groupe italien Fincantieri auprès de STX Europe d'une part majoritaire du capital de STX France, propriétaire des chantiers navals de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, a annoncé le ministre italien de l'Economie Pier Carlo Padoan.

Le sujet a été abordé à l'occasion de la visite à Rome du ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Le président français Emmanuel Macron a fait part la semaine dernière de sa volonté de revoir les équilibres de principe conclus en avril par le précédent gouvernement pour la future structure actionnariale des chantiers navals.