KABOUL, 3 août (Reuters) - Un nouveau cycle de discussions, le huitième, doit débuter ce samedi au Qatar entre les Etats-Unis et les taliban afghans, et de hauts responsables le décrivent comme la phase "la plus cruciale" des négociations visant à sortir d'un conflit vieux de dix-huit ans.

Zalmay Khalilzad, l'émissaire américain pour l'Afghanistan qui dirige ces rencontres avec les représentants des insurgés depuis l'année dernière, est arrivé tard vendredi soir à Doha.

"Nous visons un accord un paix, pas un accord de retrait (ndlr, des troupes étrangères", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

"Un accord de paix qui rendra possible le retrait. Notre présence en Afghanistan se fonde sur une série de conditions, et tout retrait sera pareillement fondé sur une série de conditions", ajoute-t-il.

Selon de hauts responsables, ce huitième cycle de discussions pourrait aboutir, peut-être d'ici au 13 août, à un projet d'accord de paix prévoyant un retrait des forces étrangères en échange de garanties de sécurité qu'apporteraient les taliban.

"La question du retrait des forces a fait durer les pourparlers de paix et repoussé l'accord", a déclaré sous le couvert de l'anonymat un commandant taliban de haut rang en Afghanistan.

Pour les insurgés, ajoute-t-il, il est hors de question d'accepter une présence militaire américaine permanente en Afghanistan. Et les taliban sont prêts à apporter les garanties complètes qu'aucun groupe militant étranger ne sera autorisé à servir de l'Afghanistan comme d'une base arrière pour monter des attentats contre les Etats-Unis et leurs alliés.

Quelque 20.000 soldats étrangers, américains pour la plupart, sont actuellement déployés en Afghanistan dans le cadre de la mission sous commandement de l'Otan visant à former, assister et conseiller les forces afghanes.

Sur le terrain, les zones que contrôlent aujourd'hui les taliban occupent une superficie supérieure à ce qu'elle a jamais été depuis que les islamistes ont été évincés du pouvoir lors de l'intervention américaine de 2001 consécutive aux attentats du 11-Septembre préparés sur le sol afghan par Al Qaïda.

Mike Pompeo, le secrétaire d'Etat américain, a déclaré le mois dernier que Donald Trump voulait parvenir à une réduction du nombre des forces américaines de combat déployées en Afghanistan avant l'élection présidentielle de novembre 2020. (Rupam Jain et Abdul Qadir Sediqi Henri-Pierre André pour le service français)