(Actualisé avec nom du successeur)

DUBAI/LE CAIRE, 11 janvier (Reuters) - Le sultan d'Oman Kabous ben Saïd, qui était au pouvoir depuis près de 40 ans, est mort vendredi soir à l'âge de 79 ans, rapporte samedi la presse officielle, sans préciser la cause de son décès.

Son cousin Haïtham ben Tarik al Saïd a été désigné pour lui succéder. La décision a été prise à l'issue d'un conseil de la famille régnante, conformément au souhait du sultan, qui avait laissé des instructions en ce sens.

Trois jours de deuil ont été décrétés et les drapeaux seront en berne pendant 40 jours en hommage à Kabous, qui était malade depuis plusieurs années et avait reçu le mois dernier en Belgique des soins médicaux non spécifiés.

Kabous dirigeait le sultanat du Golfe depuis un putsch sanglant en 1970 avec l'aide de l'ancienne puissance coloniale britannique. "La succession en elle-même devrait être un processus paisible au sein du sultanat", a déclaré à Reuters Kristian Coates Ulrichsen, spécialiste du Golfe et chercheur à l'institut Baker, au Texas.

Reste à savoir, ajoute-t-il, si les voisins d'Oman chercherons à faire pression sur le nouveau sultan, comme les Saoudiens et les Emiratis ont tenté de le faire avec l'émir Tamim pendant les mois qui ont suivi son arrivée au pouvoir au Qatar en 2013.

Oman a opté de longue date pour la neutralité en veillant à l'équilibre de ses relations avec l'Arabie saoudite et l'Iran, qui sont engagés dans une farouche lutte d'influence.

Le sultanat s'est notamment gardé de prendre position dans la crise qui a éclaté à la mi-2017 entre le Qatar et ses voisins du Golfe et n'a pas non plus rejoint les rangs de la coalition sous commandement saoudien qui intervient depuis 2015 au Yémen contre les rebelles chiites Houthis soutenus par Téhéran.

Mascate, qui entretient de bonnes relations avec les Etats-Unis et l'Iran, a contribué en 2013 à une médiation secrète qui a abouti deux ans plus tard à l'accord de Vienne sur le programme nucléaire de Téhéran. Donald Trump l'a dénoncé en 2018. (Nayera Abdallah au Caire, Lisa Barrington à Dubaï; version française Jean Terzian etJean-Philippe Lefief)