New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont terminé en baisse mercredi, privées d'oxygène par une nouvelle envolée des taux obligataires et des cours du pétrole, qui font craindre pour l'activité économique mondiale.

En Europe, à l'issue de séances hésitantes, Francfort a cédé 0,25%, Londres 0,43%, Milan 0,31% et Paris a clôturé quasiment stable (-0,3%). A Zurich, le SMI a perdu 0,65%.

Wall Street a fini sur une note plus contrastée, même si l'indice vedette, le Dow Jones, a cédé 0,20%. L'indice Nasdaq a, lui, gagné 0,22%, l'indice élargi S&P 500 terminant proche de l'équilibre (+0,02%).

"Ces derniers jours, on a eu des séances qui se ressemblaient un peu en Europe et aux Etats-Unis, la nervosité étant globalement au même degré, l'élément déclencheur ayant été la Fed (banque centrale américaine) la semaine dernière et le pétrole qui grimpe aujourd'hui", résume Alexandre Baradez, analyste pour IG France.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), principale variété américaine, a terminé la séance de mercredi à son plus haut niveau en clôture depuis plus d'un an, propulsé par la contraction des stocks de brut aux Etats-Unis, qui a rapproché le Brent des 100 dollars.

Le WTI pour livraison en novembre a bondi de 3,63%, pour achever sa course à 93,68 dollars, une première depuis fin août 2022. Le baril de Brent de la mer du Nord, de même échéance, a pris 2,75%, à 96,55 dollars.

"Le rebond des prix de l'énergie fait craindre que cela entretienne un contexte de prix élevés, et donc l'inflation", commente Alexandre Baradez, alors que les taux élevés des banques centrales resteront hauts plus longtemps qu'espéré par les marchés.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans a atteint 4,64% mercredi, une première depuis près de 16 ans et celui à 30 ans s'est hissé à 4,73%, un pic depuis plus de 11 ans.

Les taux d'intérêt des dettes française et allemande à 10 ans ont aussi atteint de nouveaux records depuis plus de dix ans.

Par ailleurs, "la suite des négociations autour d'un éventuel +shutdown+ aux États-Unis est actuellement intéressante. Les conséquences pourraient être une dégradation potentielle des bons du Trésor américain", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a rejeté, mercredi, un texte proposé par le Sénat pour repousser l'échéance.

Faute d'un report du débat budgétaire, le "shutdown", qui empêcherait le gouvernement de payer certains de ses fonctionnaires, interviendra le 30 septembre.

Les valeurs pétrolières en hausse ___

Le nouveau coup de rein des cours de l'or noir se répercutait sur les valeurs pétrolières.

A Wall Street, ExxonMobil a gagné 3,26% et ConocoPhillips 2,97%. En Europe, à Paris, TotalEnergies a gagné 1,65%; à Londres, BP a avancé de 1,43% et Shell de 1,15%; à Milan, Eni a pris 1,28%.

Les banques régionales américaines souffrent ___

Plusieurs banques régionales américaines ont été de nouveau sous pression, la flambée des taux d'intérêt les obligeant à rémunérer davantage leurs dépôts, sous peine d'en perdre une partie au bénéfice d'autres placements.

Souvent évoquées lors de la crise bancaire du printemps, car considérées comme de possibles maillons faibles du système, l'enseigne de l'Arizona Western Alliance (-1,54%) et la banque de Salt Lake City (Utah), Zions (-2,41%), ont fini toutes deux dans le rouge.

BMPS sur le marché ___

L'agence d'informations financières Bloomberg rapporte, selon des sources proches du dossier, que l'Etat italien envisagerait de vendre 15% du capital de la banque Monte dei Paschi di Siena. Une fusion avec un autre établissement bancaire italien serait aussi sur la table, afin de contrer le duopole d'Intesa Sanpaolo et d'UniCredit.

A Milan, BMPS a reculé de 6,60%, BPER de 2,22%, Banco BPM de 1,64%. Intesa Sanpaolo et UniCredit sont restées plutôt stables.

Le gaz en baisse, tout comme l'euro ___

Dans le domaine énergétique, le TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne pour le gaz naturel, baissait de 2,23% à 39,42 euros le mégawattheure (MWh).

Sur le marché des changes, l'euro reculait encore de 0,65% par rapport au dollar, à 1,0503 dollar pour un euro, après avoir frôlé son plus bas niveau de l'année.

Le bitcoin montait de 0,22% à 26.226 dollars.

afp/rp