Londres (awp/afp) - Les cours du pétrole hésitaient vendredi entre les craintes d'un affaiblissement de la demande américaine conjuguées à une prime de risque géopolitique atténuée et les attentes de reconstitution des réserves stratégiques américaines.

Vers 10H55 GMT (12H55 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, prenait 0,37% à 83,98 dollars peu après avoir évolué dans le rouge.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, gagnait 0,27% à 79,13 dollars.

En début de séance européenne, les prix avaient légèrement baissé en raison de "l'incertitude persistante sur la demande, l'apaisement des tensions au Moyen-Orient ayant aussi atténué les craintes concernant l'approvisionnement", commente Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

"L'inflation persistante aux États-Unis a sapé la confiance des consommateurs et contraint la Réserve fédérale (Fed) à retarder le calendrier de la première réduction des taux", précise-t-il.

De quoi assombrir les perspectives de la demande aux États-Unis car des taux d'intérêt plus élevés pèsent sur l'investissement des entreprises et les finances des ménages.

Les deux références du brut évoluent à leurs plus bas niveaux depuis mi-mars, "les espoirs d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas et l'augmentation des stocks de pétrole brut aux États-Unis ayant pesé" sur les cours, note John Plassard, analyste chez Mirabaud.

La chute des prix a cependant alimenté les spéculations selon lesquelles le gouvernement américain pourrait reconstituer les réserves stratégiques de pétrole (SPR) des Etats-Unis en vue de racheter du pétrole à 79 dollars le baril ou moins.

Entre septembre 2021 et juillet 2023, les Etats-Unis ont ponctionné quelque 274 millions de barils dans leurs réserves stratégiques, soit environ 44% du total. Au terme de cette phase, les SPR sont tombées à leur plus bas niveau depuis 40 ans.

"De nouvelles baisses des prix du pétrole ne feraient que renforcer les arguments en faveur de la poursuite des réductions de la production par l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr), dans l'espoir de soutenir les prix du pétrole", note Han Tan, analyste chez Exinity.

Les membres de l'Opep+ se réunissent dans un mois à Vienne, siège de l'alliance, pour décider de leurs niveaux de production.

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