Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole baissaient légèrement mardi, les craintes de baisse de l'offre venant des Etats-Unis semblant s'apaiser et la prime de risque géopolitique ne parvenant pas à porter les cours en l'absence de ruptures d'approvisionnement.

Vers 10H45 GMT (11H45 HEC), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, perdait 0,64%, à 79,55 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, cédait 0,68% à 74,25 dollars.

Les cours du pétrole évoluaient dans le rouge après leur rebond de la veille. La hausse de lundi était due "aux perturbations liées aux conditions météorologiques dans la production américaine et l'activité des raffineries", explique à l'AFP Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

La vague de froid qui frappe une grande partie des États-Unis, en particulier le Dakota du Nord, pourrait ralentir la production du pays.

Mais "les inquiétudes s'apaisent à présent et l'absence de perturbations de l'approvisionnement en provenance du Moyen-Orient contribue également au sentiment négatif" sur le marché, poursuit M. Varga.

Plus tôt dans la séance, les prix du pétrole avaient à peine été portés par la prime de risque géopolitique après de nouveaux bombardements des forces américaines et britanniques contre les rebelles Houthis au Yemen dans la nuit de lundi à mardi.

Depuis mi-novembre, les Houthis ont tiré de nombreux missiles et drones contre des navires qu'ils estiment liés à Israël.

Cependant, en l'absence de ruptures d'approvisionnement tangibles, les analystes estiment que la prime de risque géopolitique ne devrait pas suffire pour que les cours du brut s'inscrivent en hausse marquée, même si elle limite le potentiel de baisse.

"Les tensions géopolitiques croissantes auraient dû être un (facteur de hausse) pour les prix du pétrole", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, interrogée par l'AFP, "mais le marché se concentre résolument sur l'abondance de l'offre mondiale (...) et sur les perspectives d'affaiblissement de la demande".

Côté offre en effet, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé dimanche la levée de l'état de force majeure sur la production du champ d'Al-Charara, l'un des plus importants gisements pétroliers du pays, après une interruption de deux semaines causée par des protestations.

La réouverture a "soulagé les investisseurs", affirme Stephen Innes, analyste chez SPI, le site d'Al-Charara produisant en temps normal 315.000 barils par jour.

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