Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales et le marché obligataire américain ont bien accueilli vendredi les derniers chiffres sur le marché de l'emploi américain, dont la décélération est bien vue par la banque centrale américaine, même si l'Europe est plus crispée par la hausse du pétrole.

La Bourse de New York a ouvert en hausse: vers 13H50 GMT, le Dow Jones prenait 0,55%, le S&P 500 0,30%, et le Nasdaq était quasi stable (-0,03%).

D'abord bien orientées, les Bourses européennes passaient dans le rouge, sauf Londres, en même temps qu'une remontée du pétrole. Paris reculait de 0,25%, Francfort de 0,60% et Milan de 0,63%. En Suisse, le SMI abandonnait 0,23%.

Londres prenait 0,42%, soutenue par les valeurs pétrolières.

En août, 187.000 emplois ont été créés aux Etats-Unis, soit davantage que les 170.000 qui étaient attendus par les analystes.

Cependant le taux de chômage aux Etats-Unis a grimpé en août à 3,8%, contre 3,5% en juillet, son plus haut niveau depuis février 2022

Selon John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud, ces chiffres "ont de quoi ravir la Réserve fédérale américaine sur le fait que la hausse des taux commence à avoir un effet (négatif) sur l'emploi".

La banque centrale américaine craignait en effet que la surchauffe du marché du travail américain n'alimente les pressions inflationnistes dans le pays.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt de la dette américaine à deux ans, le plus sensibles aux anticipations de politique monétaire, baissaient à 4,82% contre 4,86% à la clôture de jeudi.

Le dollar reculait également, de 0,12% face à l'euro à 1,0857 dollar pour un euro, signe que les investisseurs anticipent que la Fed ne va pas relever ses taux directeurs en septembre.

Le rendement du Bon du Trésor à 10 ans s'établissait à 4,14% contre 4,11% jeudi.

"S'il est bien évidemment trop tôt pour crier victoire, c'est une première bataille contre l'inflation qui est gagnée", estime John Plassard.

Cette semaine, les indicateurs économiques publiés ont montré que les pressions inflationnistes demeurent.

Le pétrole américain à un plus haut de l'année

Le pétrole WTI a brièvement dépassé les 85 dollars le baril vendredi, une première depuis novembre, poussé par la détente du billet vert après des chiffres mensuels sur l'emploi américain, mais aussi les tensions sur l'offre.

Vers 13H50 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, gagnait 1,57% à 84,92 dollars. Celui de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, prenait 1,36% à 88 dollars.

Les deux références mondiales du pétrole sont en passe de réaliser un fort gain hebdomadaire, entre 4 et 6%.

Novo Nordisk et LVMH au coude-à-coude

La capitalisation boursière de la société pharmaceutique danoise Novo Nordisk est brièvement devenue la première plus importante en Europe, vendredi en séance, selon l'agence financière Bloomberg, en passant au-dessus de celle du géant français du luxe LVMH.

La valeur totale des actions de Novo Nordisk (+1,11% à Copenhague) a atteint un pic à 421,2 milliards de dollars, le cours de son action a bondi début août avec les résultats positifs concernant l'efficacité d'un traitement contre l'obésité.

L'automobile freinée par UBS

Une note des analystes d'UBS a jeté un froid sur tout le secteur automobile européen à quelques jours du début du salon Munich. La banque a notamment dégradé le constructeur Renault (-5,69% à Paris), et Volkswagen (-4,25% à Francfort) en raison de la concurrence chinoise. BMW recule aussi de 2,46%, Mercedes de 2,04%, Stellantis de 2,25%.

Johnson Matthey recherché

Le chimiste britannique Johnson Matthey bondissait de plus de 11% à Londres après l'annonce qu'un fonds lié à l'industriel américain Standard Industries avait presque doublé sa participation, à plus de 10%.

SAS retrouve du carburant

La compagnie aérienne scandinave SAS, en grande difficulté financière, a annoncé avoir renoué avec les bénéfices au troisième trimestre, une première depuis 2019, grâce à une solide demande.

Son action gagnait 3,78% à Stockholm.

afp/al