Les Mauritaniens se rendent aux urnes samedi pour l'élection présidentielle. Le président sortant, Mohamed Ould Ghazouani, affronte six candidats dans ce pays désertique d'Afrique de l'Ouest qui deviendra bientôt un producteur de gaz.

M. Ghazouani, 67 ans, ancien soldat de haut rang, a promis d'accélérer les investissements pour stimuler le boom des matières premières dans ce pays de 5 millions d'habitants, dont beaucoup vivent dans la pauvreté malgré ses richesses en combustibles fossiles et en minerais.

Élu pour un premier mandat en 2019, M. Ghazouani devrait largement remporter le scrutin de samedi en raison de la domination du parti au pouvoir.

Parmi ses six adversaires figurent le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, arrivé deuxième en 2019 avec plus de 18 % des voix, l'avocat Id Mohameden M'Bareck, l'économiste Mohamed Lemine El Mourtaji El Wafi et Hamadi Sidi El Mokhtar, du parti islamiste Tewassoul.

Quelque 2 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales. La lutte contre la corruption et la création d'emplois pour les jeunes figurent parmi les principaux enjeux.

S'il est réélu, M. Ghazouani a promis une centrale électrique alimentée au gaz provenant du projet gazier offshore Greater Tortue Ahmeyin (GTA), dont la production devrait commencer d'ici la fin de l'année. Il s'est également engagé à investir dans les énergies renouvelables et à développer l'exploitation de l'or, de l'uranium et du minerai de fer.

M. Ghazouani a présidé à une période de stabilité relative depuis 2019, alors que les voisins sahéliens de la Mauritanie, y compris le Mali, luttent contre des insurrections islamistes qui ont conduit à des coups d'État militaires.

La Mauritanie n'a enregistré aucune attaque militante sur son sol ces dernières années et M. Ghazouani, qui préside actuellement l'Union africaine, a promis de gérer les menaces islamistes.

Le célèbre activiste Abeid défie Ghazouani sur son bilan en matière de droits de l'homme et sur la marginalisation de la population noire africaine de Mauritanie, tandis qu'El Mokhtar a des partisans parmi les électeurs conservateurs et religieux.

Malgré cela, M. Ghazouani "devrait remporter un second mandat, probablement dès le premier tour", a déclaré Carine Gazier, spécialiste de l'Afrique subsaharienne au cabinet Concerto.

Si aucun candidat n'obtient plus de 50 % des voix, l'élection fera l'objet d'un second tour.

Un partisan de l'opposition à Nouakchott, la capitale, qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, a estimé que M. Ghazouani pourrait avoir du mal à l'emporter haut la main "si les votes se déroulent de manière transparente".

Lors des dernières élections, certains candidats de l'opposition ont mis en doute la crédibilité du scrutin, ce qui a donné lieu à des manifestations de faible ampleur.

Les bureaux de vote devraient ouvrir à 7h00 GMT et fermer à 19h00 GMT.