BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne prépare de nouvelles sanctions contre la Russie pour son offensive contre l'Ukraine, ont dit mercredi à Reuters des sources au fait de la question, précisant que l'étendue de ces nouvelles mesures dépendraient de la position de Moscou sur le paiement du gaz russe en roubles.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé la semaine dernière que son pays allait exiger des paiements en roubles pour ses livraisons de gaz aux pays "inamicaux", dont les membres de l'UE, une demande rejetée par les Occidentaux.

D'après deux des sources, le nouvel ensemble de sanctions européennes pourrait être prêt dès la semaine prochaine. La Commission européenne mène des consultations avec des gouvernements du bloc communautaire sur des mesures de "vérification", ont-elles déclaré.

Cela s'inscrirait dans la lignée de ce que les Vingt-Sept sont convenus lors d'un sommet organisé la semaine dernière: s'assurer que les sanctions déjà imposées contre la Russie ne sont pas contournées, en particulier celles ciblant les oligarques.

La teneur des nouvelles mesures qui seront soumises est toujours en discussion mais, d'après les sources, des sanctions bien plus strictes pourraient être ajoutées si Vladimir Poutine insiste pour que les livraisons de gaz russe vers l'Europe soient payées en roubles.

Le Kremlin a fait savoir mercredi que les paiements en roubles seraient demandés progressivement après la date butoir fixée par Vladimir Poutine - le 31 mars.

L'une des sources européennes a déclaré que la réaction de Bruxelles dépendrait du calendrier et des modalités réclamés par Moscou pour les paiements du gaz russe.

Un représentant de la zone euro a indiqué à Reuters que les ministres des Finances de la zone euro s'entretiendraient lundi d'éventuelles mesures de représailles dans l'hypothèse où Vladimir Poutine mette sa menace à exécution.

D'après une cinquième source européenne, la Russie pourrait de facto imposer un embargo sur ses propres exportations de gaz naturel en s'en tenant à la position affichée par son président.

Contrairement aux Etats-Unis, l'UE s'est jusqu'à présent montrée réticente à l'idée d'interdire les importations d'hydrocarbures russes car certains membres du bloc communautaire sont très dépendants des livraisons de la Russie.

(Reportage Francesco Guarascio; version française Jean Terzian)

par Francesco Guarascio et Jan Strupczewski