BRUXELLES/PARIS, 6 mai (Reuters) - Les experts de l'Union européenne ont décidé mardi de durcir les règles concernant l'importation de certains produits sanguins porcins destinés à l'alimentation animale tout en estimant qu'il n'était pas nécessaire de modifier les règles sur les importations de porc malgré le virus mortel qui décime d'industrie porcine aux Etats-Unis.

Dans un communiqué, la Commission européenne souligne que les règles d'importation concernant les animaux vivants sont déjà très strictes et que les autorités canadiennes et américaines ont fait savoir qu'il n'était pas prévu que des porcs vivants soient vendus aux pays de l'Union européenne.

Le virus de la diarrhée épidémique porcine (PED) a tué quelque sept millions de porcelets aux Etats-Unis en près d'un an et fait grimper les prix du porc à des records.

La Commission explique que le comité d'experts réuni mardi à Bruxelles a estimé nécessaire que les produits sanguins issus du porc pour l'alimentation animale devant être importés vers l'Union européenne soient traités à 80 degrés. Ce traitement devra être suivi d'une durée de stockage de six semaines à température ambiante, pour s'assurer, dit la Commission, que les éventuels coronavirus présents ne soient plus virulents.

Le comité d'experts se réunira à nouveau en juin, précise la Commission.

Le ministre français de l'Agriculture Stéphane Le Foll a salué les mesures de précaution annoncées mardi.

"Tout doit être fait pour prévenir l'introduction du coronavirus responsable de cette épidémie dans les élevages français et européens", indique le ministre dans un communiqué.

Une porte-parole a confirmé que la France, qui avait envisagé de prohiber l'importation de porcs et de produits porcins avant de suspendre cette décision, ne mettrait pas en oeuvre d'interdiction unilatérale.

La diarrhée épidémique porcine, qui tue principalement les porcelets de moins de dix jours, se propage par contact direct mais aussi via l'alimentation animale. Des restes de porcs adultes infectés, tels que du sang séché, peuvent être incorporés dans l'alimentation animale pour porcins, transmettant ainsi le virus. (Barbara Lewis et Sybille de la Hamaide;l Danielle Rouquié pour le service français)