Londres (awp/afp) - Le déficit commercial britannique s'est fortement creusé en novembre, sous l'effet d'une hausse des importations, a annoncé mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS) qui reste prudent sur les effets de la chute de la livre.

Le déficit des échanges de biens s'est élevé à 12,2 milliards de livres (14 milliards d'euros), soit 2,3 milliards de plus que lors du mois précédent.

Cette aggravation du déficit s'explique par une hausse des importations de 8,4% à 39,2 milliards, en raison d'achats plus importants d'équipements de transport et de matériel électronique, comme des ordinateurs portables et des tablettes informatiques en provenance de Chine à l'approche de Noël.

De leur côté, les exportations ont légèrement progressé de 2,8% à 27 milliards de livres, du fait notamment de ventes de pétrole vers les Pays-Bas et la France.

L'ONS n'établit toutefois pas de lien direct entre l'évolution de la livre, qui a chuté depuis le vote pour le Brexit, et celle de la balance commerciale.

Elle note toutefois que les prix des biens exportés et importés ont tous deux reculé en novembre sur un mois, de respectivement 1,9% et 1%, "ce qui coïncide avec un léger rebond de la valeur de la livre à la suite d'une chute notable plus tôt dans l'année".

La livre s'est dépréciée de 15 à 16% en 2016 face au dollar et à l'euro, un reflet des incertitudes entourant le Brexit. Cela a tendance à renchérir le prix des biens importés, tout en rendant dans le même temps plus compétitifs les produits britanniques vendus à l'étranger.

Concernant les biens importés, "cela prend du temps pour trouver des alternatives aux contrats existants, ce qui conduit à une hausse de la valeur des importations", note James Knightley, économiste chez ING.

L'impact sur les exportations mettra quant à lui du temps à se matérialiser selon lui, mais les effets positifs pourraient "se faire sentir plus largement" dans les prochains mois.

De son côté, la balance commerciale des biens et services est restée déficitaire, de 4,2 milliards de livres, soit bien plus que les 1,5 milliard d'octobre.

L'aggravation du déficit des échanges de biens explique cette piètre performance, à laquelle s'ajoute une légère érosion de l'excédent des échanges de services à 8 milliards de livres (contre 8,3 milliard en octobre).

Pour autant le pays pourrait enregistrer un déficit de la balance commerciale moindre au quatrième trimestre, que ce qu'il avait été au troisième.

"Il semble encore possible que la balance commerciale ait une contribution positive à la croissance du produit intérieur brut au quatrième trimestre après avoir été un frein majeur au troisième trimestre", remarque Howard Archer, économiste chez IHS.

De quoi rendre optimiste les économistes qui s'attendent à ce que l'activité britannique ait terminé l'année sur une bonne note, laissant espérer une croissance de plus de 2% sur l'ensemble de 2016.

afp/jh