Genève (awp) - Les difficultés conjoncturelles provoquées par la pandémie de coronavirus ne vont pas se résorber de sitôt, à en croire les économistes du Créa. L'institut rattaché à l'Université de Lausanne prévoit une nette reprise de l'activité économique pour la fin de l'année prochaine. Il faudra cependant encore attendre quelques années avant de retrouver les niveaux d'avant-crise.

Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse devrait reculer de 4% cette année, une contraction moindre par rapport aux -8,2% anticipés précédemment, selon les indications fournies lundi par le Créa.

L'année prochaine, le rebond économique devrait atteindre 2,1%. Jusqu'ici, les économistes tablaient sur une reprise plus vigoureuse (+3,2%). En 2022, la croissance est attendue à 3,9%. Malgré cela, le PIB n'atteindra pas le niveau d'avant-crise. Il faudra encore deux années pour regagner le terrain perdu, prévient l'institut.

Le ralentissement des principales économies du monde perçu dès le mois de septembre - sur fond de deuxième vague de Covid-19 - incite à la prudence. Principal partenaire économique de la Suisse, l'Allemagne n'a pas été épargnée par cette tendance. Très dépendante de l'étranger, l'industrie devra composer avec les "sombres" perspectives que laissent deviner les indices avancés, comme celui des directeurs d'achat (PMI).

Ce contexte défavorable, qui ne manquera pas d'affecter les exportations, est renforcé par un climat de la consommation morose du côté helvétique. Celle-ci continuera à reculer au troisième trimestre, affirment les spécialistes du Créa. Une embellie devrait intervenir l'année prochaine mais il faudra attendre 2022 pour assister à un véritable rétablissement de la consommation.

Le marché du travail risque de faire les frais de cette situation. Le Créa anticipe un taux de chômage à 3,2% en 2020 (glissement annuel), à 3,7% l'année prochaine, avant une décrue à 3,3% en 2022.

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