RANGOUN, 8 novembre (Reuters) - La Birmanie tient ce dimanche des élections législatives aux airs de référendum sur un gouvernement qui reste populaire dans son pays mais dont la réputation internationale est entaché d'allégations de génocide dans la crise des Rohingya.

La Ligue nationale pour la démocratie (NLD) de la dirigeante Aung San Suu Kyi devrait s'imposer pour un deuxième mandat après des décennies de régime militaire.

Bien qu'Aung San Suu Kyi bénéficie du soutien de la population birmane, qui la considère comme une héroïne de la démocratie, sa victoire sera vraisemblablement moindre comparé à l'élection de 2015.

Plus de 37 millions de personnes sont enregistrées sur les listes électorales, mais la peur liée à l'épidémie de coronavirus qui se propage rapidement en Birmanie pourrait faire baisser le taux de participation.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit espérer des "élections pacifiques, sans encombres et crédibles" qui permettraient aux centaines de milliers de Rohingya réfugiés au Bangladesh de rentrer "en toute sécurité et dans la dignité".

La campagne de répression des Rohingya lancée en 2017 par l’armée a poussé plus de 730.000 membres de cette minorité musulmane à se réfugier au Bangladesh. Des enquêtes des Nations unies ont conclu que cette campagne avait été lancée avec "une intention génocidaire". (Thu Thu Aung, Zaw Naing Oo et Sam Aung Moon version française Camille Raynaud, édité par Henri-Pierre André)