L'arrêt des travaux ordonné jeudi par un tribunal environnemental chilien empêchera la société minière canadienne Lundin de rouvrir sa mine de cuivre d'Alcaparrosa, fermée il y a près d'un an à la suite de l'ouverture d'un gouffre béant dans un village voisin.

Le tribunal de l'environnement a déclaré que l'arrêt temporaire des travaux avait été demandé par l'agence gouvernementale CDE, qui a intenté une action en justice contre l'entreprise. L'arrêt pourrait durer jusqu'à la fin du procès.

Le CDE accuse Lundin et sa filiale d'avoir causé des dommages à l'environnement à la suite de l'ouverture d'un gouffre de 36 mètres de large dans le village de Tierra Amarilla, dans le nord du Chili.

Lundin a volontairement interrompu les travaux dans la mine en juillet 2022 lorsque la doline est apparue. En novembre, la société a annoncé un plan de redémarrage progressif de la mine sur 18 mois.

Dans sa déclaration de jeudi, Lundin a déclaré que le raisonnement du tribunal environnemental était "incomplet" et a fait valoir que le procès pourrait nuire à ses activités pendant qu'elle envisage de faire appel.

"Le scénario proposé par le CDE met gravement en péril la continuité de la mine d'Alcaparrosa.

Lundin a fait valoir que le gouffre pouvait avoir été causé par un certain nombre de facteurs, qui n'étaient pas tous liés à sa mine.

La cour environnementale a également déclaré que sa décision reflétait "l'impact éventuel" sur l'aquifère du fleuve Copiapo, le non-respect par l'entreprise des permis environnementaux et les risques imminents encourus par les travailleurs.

En octobre, le régulateur environnemental SMA a accusé l'entreprise de surexploitation des ressources minérales et de construction non autorisée.

Les accusations du régulateur pourraient conduire à une amende de 13 millions de dollars, ainsi qu'au retrait du permis environnemental de la mine.

Lundin détient 80 % des parts d'Alcaparrosa, le reste étant détenu par les sociétés japonaises Sumitomo Metal Mining et Sumitomo Corp. (Reportage de Fabian Cambero ; Rédaction de Cynthia Osterman).