Commodesk - Sur le modèle de l’Indonésie, le Nigéria voudrait interdire les exportations de fèves de cacao brutes, ou les taxer lourdement, dans l’intention de favoriser la transformation locale.

La proposition fait débat entre l’association des producteurs de cacao, Cocoa Association of Nigeria (CAN), et celle des transformateurs de fèves, Cocoa Processors Association of Nigeria (COPAN), à l’initiative de cette mesure protectionniste.

Les usines de broyage du cacao représentent un investissement conséquent, difficile à rentabiliser au Nigeria, où les industriels subissent des coupures d’électricité fréquentes, et 30% de prélèvements sur leur valeur ajoutée.
Les industriels nigérians (10 sociétés) ne parviennent pas à s’assurer un approvisionnement local régulier, et critiquent l’exportation des fèves, trop déréglementée à leurs yeux, qui ne profite qu’aux exportateurs. A contrario, la transformation a vu ses marges réduites avec la baisse des prix de vente des produits semi-finis comme le beurre ou la poudre de cacao.

Cependant, les planteurs, négociants, entreposeurs et transporteurs ont le sentiment d’être négligés par leurs partenaires transformateurs.

Une précédente tentative d’imposer la transformation des fèves au pays, à l’initiative des industriels, en interdisant les ventes à l’étranger avait conduit en 1992 à un abandon de la culture des fèves, préjudiciable à tous les acteurs du cycle du cacao.