"Le fonds d'investissement PAI Partners aurait l’espoir de faire, au mois de mars prochain, un choix définitif concernant le repreneur de sa participation de 50% dans Yoplait, a rapporté La Tribune. 'Les documents officiels de la cession, qui draine plusieurs dizaines de candidats, sont désormais envoyés. Les dossiers devront être déposés avant la fin janvier pour établir une 'short list' en février', a avancé le journal le 28 décembre dernier. Plusieurs dizaines de candidats se seraient présentés, parmi lesquels Nestlé, PepsiCo et Unilever, alors que le groupe Lactalis, qui avait fait une offre pour reprendre l'ensemble de Yoplait, n'aurait pas reçu le document officiel de vente, selon le quotidien économique.

En novembre dernier, Lactalis a fait une offre de 1,4 milliard d’euros pour tenter un rachat de 100% du spécialiste des produits laitiers frais Yoplait, mais ses deux actionnaires, PAI Partners et Sodiaal ont rejeté cette proposition. A cela, deux raisons évoquées, d’une part, Sodiaal n’entend pas céder sa participation de 50% dans Yoplait. D’autre part, le montant proposé par Lactalis a été estimé comme insuffisant par les deux actionnaires. Le président de Yoplait, Lucien Fa, avait alors souligné la nécessité pour son groupe de se développer davantage à l’international, en particulier sur les marchés émergents. Un tel projet demande d’importants investissements et un changement de stratégie. Ainsi, le groupe agroalimentaire suisse Nestlé apparaît aux yeux du dirigeant comme un 'candidat idéal'.

Mouvements de consolidation dans l’industrie laitière

L’an dernier, Lactalis a racheté 100% de Quesos Forlasa (février), puis la division laitière du groupe espagnol Ebro Puleva (août). De son côté, à la mi-décembre 2010, Yoplait a fait savoir qu’il a racheté le producteur de yaourts biologiques canadien Liberté auprès de Swander Pace Capital, Roynat Capital et du management. Cette acquisition, dont le montant n’a pas été précisé, s’inscrit dans la stratégie d’investissement de Yoplait à l’international.

Liberté est leader dans le yaourt naturel et organique au Canada, et commercialise également ses yaourts aux Etats-Unis. En 2009, Liberté a dégagé un chiffre d'affaires de 175 millions de dollars canadiens, soit 131,8 millions d'euros, en croissance de 13% en moyenne par an depuis 2004. La concurrence existe bel et bien dans le secteur du yaourt bio aux Etats-Unis, avec Danone et sa filiale américaine Stonyfield depuis 2001, ainsi que Lactalis qui a racheté le groupe britannique Rachel's Organic en juillet dernier.

Par ailleurs, la coopérative laitière Sodiaal a trouvé un accord pour reprendre le fabricant d’emmental Entremont à partir du 1er janvier 2011. Le 17 décembre 2010, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a annoncé un accord entre Sodiaal, Unifem, Entremont Alliance et les créanciers financiers d'Entremont. Restait aux dirigeants de Sodiaal de convaincre les producteurs d'Entremont d’adhérer à la coopérative.

En septembre dernier, un accord de principe avait été annoncé, mais la question de l’importante dette du fromager avait prolongé les discussions. Selon cet accord, Sodiaal va verser 25 millions d'euros à la société Unifem, premier actionnaire d'Entremont, contrôlé par l'homme d'affaires belge Albert Frère. Entremont représente 6 000 producteurs, et, avec Sodiaal, la nouvelle entité représenterait 13 500 producteurs de lait et 20% de la production française. Sodiaal doit ainsi devenir le quatrième opérateur laitier européen, et le deuxième français en matière de collecte laitière, avec plus de 5 milliards de litres de lait collectés.

Ce mardi vers 15h, le titre Danone reculait de 0,66%, à 47,61 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,81%, tandis que la valeur Nestlé perdait 1%, à 54,70 francs suisses, à la bourse de Zurich.

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