WASHINGTON, 3 avril (Reuters) - Donald Trump a affirmé mardi qu'il était prêt à utiliser les forces armées américaines pour défendre la frontière sud des Etats-Unis avec le Mexique jusqu'à ce que soit construit un mur et que soit assurée "une véritable sécurité".

"On va faire les choses militairement", a déclaré Trump devant la presse à la Maison blanche, ajoutant avoir discuté de cette idée avec le secrétaire à la Défense, James Mattis.

"En attendant d'avoir un mur et une véritable sécurité, nous allons garder notre frontière avec l'armée. C'est une grande avancée", a-t-il dit.

"Nous ne pouvons pas permettre à des gens d'entrer en nombre illégalement dans notre pays, disparaître et, au passage, ne jamais se présenter devant la justice", a-t-il poursuivi.

Plus tôt dans la journée, Donald Trump avait annoncé que l'aide américaine au Honduras et à d'autres pays pourrait être remise en cause s'ils n'arrêtaient pas ce qu'il a qualifié de "caravane" de migrants.

Trump faisait référence à une groupe de 1.2000 ressortissants d'Amérique centrale se dirigeant à travers le Mexique vers la frontière des Etats-Unis.

Donald Trump multiplie les déclarations incendiaires depuis quelques jours sur ce thème de l'immigration latino-américaine, accusant le Mexique de ne pas prendre les mesures nécessaires et affirmant que si rien n'est fait pour stopper cette "caravane" cela pourrait avoir des conséquences sur le traité Aléna dans lequel les Etats-Unis joueraient, selon lui, le rôle de "vache à lait".

Il a également appelé le Congrès à agir sans tarder pour faire pression sur les pays de la région qui bénéficient d'une aide des Etats-Unis.

Un dirigeant du Honduras a répondu mardi aux accusations de Donald Trump affirmant "ne pas comprendre ce que raconte le président Trump lorsqu'il affirme que le Honduras ne fait rien" pour mettre un frein à l'immigration clandestine.

"Je pense qu'il est mal informé. Je pense qu'il se sert de manière injuste du Honduras dans le débat politique qu'il mène avec le Congrès", a déclaré Ebal Diaz, porte-parole de la présidence du Honduras.

Le Mexique précise que les groupes de migrants latino-américains fuyant des violences liées aux bandes organisées ou au trafic de drogue, notamment au Honduras, passent en territoire mexicain depuis 2010.

( Steve Holland et Lisa Lambert avec Gustavo Palencia à Tegucigalpa; Pierre Sérisier pour le service français)