(Actualisé avec Carrefour, § 1-3-4)

PARIS, 10 janvier (Reuters) - Au lendemain du mea-culpa de Leclerc, les enseignes Auchan, Carrefour et Système U ont à leur tour reconnu mercredi avoir écoulé des produits Lactalis en dépit d'une procédure de rappel due à un risque de contamination de laits infantiles par des salmonelles.

L'Etat a pour sa part souligné la responsabilité de tous les acteurs de la chaîne de distribution, du producteur aux différentes enseignes, qui s'exposent à des poursuites judiciaires en cas de manquements aux règles.

Carrefour a vendu 434 produits à risque après le 21 décembre, date à laquelle Lactalis, premier groupe laitier français, a annoncé qu'il rappelait la totalité des articles fabriqués ou conditionnés dans son usine de Craon, en Mayenne. Mais, précise le distributeur dans un communiqué, 94.959 produits ont également été retirés des rayons.

Dans les magasins Auchan, 52 articles "ont échappé à la vigilance" des employés, peut-on lire dans un communiqué du groupe.

"Ces erreurs, localisées précisément, ont été décelées à partir d'une livraison par le fournisseur de produits non conformes, livraison postérieure aux opérations de retrait exécutées précédemment par les équipes d'Auchan Retail France dans ses magasins", lit-on également.

Dans les supermarchés de Système U, 384 boîtes de lait qui auraient dû être retirées de la vente sont concernées, selon un communiqué transmis à Reuters.

Mardi, Leclerc, numéro un de la distribution alimentaire en France, avait admis avoir vendu 984 produits Lactalis dans ses magasins malgré le rappel.

L'Etat "a été pleinement dans son rôle et maintenant ce sera à la justice de se saisir, de mener l'enquête, de déterminer les responsabilités chez le producteur et chez les distributeurs", a réagi le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, interrogé par BFMTV.

Plus de 2.000 contrôles ont été effectués à ce jour, selon la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF), qui en dévoilera vendredi les résultats.

"Par ailleurs, au-delà de cette mesure d'urgence, des suites appropriées pourront être données. Ces suites dépendront des causes et des conditions dans lesquelles ces manquements ont été commis", précise l'autorité de protection des consommateurs.

Le pôle Santé publique du parquet de Paris a ouvert le mois dernier une enquête préliminaire pour faire la lumière sur les conditions de la contamination dans l'usine de Craon. (Simon Carraud, édité par Henri-Pierre André)