New York (awp/afp) - Wall Street a légèrement baissé mardi, toujours affectée par le vaste mouvement d'aversion au risque des marchés mondiaux, mais se montrait plus sereine que d'autres Bourses face au risque de Brexit: le Dow Jones a perdu 0,33% et le Nasdaq 0,10%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 57,66 points à 17.674,82 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 4,89 points à 4.843,55 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 3,74 points, soit 0,18%, à 2.075,32 points.

"L'affolement avant le vote sur un Brexit, la semaine prochaine, se manifeste par une fuite vers les valeurs refuges", a résumé Art Hogan, de Wunderlich Securites, soulignant qu'il s'agissait de la quatrième séance de baisse consécutive pour les principaux indices.

Le baromètre est au beau fixe pour les partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne qui, en plus d'être en tête dans les sondages en vue du référendum du 23 juin, ont engrangé le soutien du Sun, le quotidien le plus vendu du pays, entraînant une nouvelle chute des Bourses mondiales.

Toutefois, "les marchés ont moins baissé aux Etats-Unis qu'en Europe (...) ce qui est plutôt logique puisque l'impact ne serait probablement pas aussi important ici, même si on sera affecté par toute déstabilisation du système financier international", a noté M. Hogan, remarquant au passage que les statistiques américaines du jour avaient été bonnes, notamment sur les ventes de détail.

Dans le même ordre d'idée, le marché obligataire américain se repliait un peu, alors que la journée a été marquée à l'étranger par le passage en territoire négatif du taux d'emprunt à dix ans de la dette allemande, valeur refuge par excellence. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,622% contre 1,611% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,430%, contre 2,429% précédemment.

En fin de compte, à Wall Street, les investisseurs prennent surtout le risque de Brexit "comme un prétexte pour prendre des bénéfices", a jugé Sam Stovall, de Standard & Poor's Global Intelligence, notant en outre que la Bourse restait en retrait "face à la Réserve fédérale (Fed)".

La banque centrale américaine a entamé une réunion de deux jours qui se conclura mercredi par une décision de politique monétaire. Si les investisseurs ne s'attendent pas à un nouveau resserrement, ils comptent sur le communiqué de l'institution pour déterminer si elle envisage de relever ses taux dès l'été.

La semaine sera d'ailleurs chargée en politique monétaire puisque les banques centrales du Japon (BoJ) et d'Angleterre (BoE) rendront jeudi leurs propres décisions, là aussi sans que de nouvelles mesures apparaissent probables avant le vote sur le Brexit.

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