(Actualisé avec réaction chinoise)

WASHINGTON, 14 janvier (Reuters) - Donald Trump laisse entendre dans un entretien accordé au Wall Street Journal qu'il pourrait lever les sanctions imposées fin décembre à la Russie et ne pas se tenir au principe d'une seule Chine qui fonde les relations entre Pékin et Washington.

Barack Obama a ordonné le 29 décembre l'expulsion de 35 diplomates russes et a imposé des sanctions à deux agences de renseignement russes en représailles aux piratages informatiques imputés à Moscou pendant la campagne présidentielle américaine.

"Si on s'entend et si la Russie nous aide vraiment, pourquoi aurait-on des sanctions si quelqu'un fait vraiment de bonnes choses ?", déclare le futur président des Etats-Unis dans les extraits de l'interview diffusés vendredi.

Donald Trump se dit également prêt à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine après son investiture.

"MANIPULATEURS"

Prié de dire s'il est favorable au principe d'"une seule Chine" suivi par Washington, qui implique l'absence de relations diplomatiques avec Taïwan, il répond : "Tout est négociable y compris (la politique) d'une seule Chine."

Ce principe n'est pas négociable, a rappelé samedi le ministère chinois des Affaires étrangères.

"Nous invitons les parties concernées aux Etats-Unis à reconnaître le haut degré de sensibilité de la question taïwanaise, à s'en tenir aux engagements pris par les différentes administrations américaines (...) et à traiter la question taïwanaise de façon à ce qu'elle ne nuise pas au développement des relations et de la coopération entre les deux pays", a déclaré un porte-parole.

Donald Trump avait déjà suscité une vive réaction des autorités chinoises en s'entretenant par téléphone le 2 décembre avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, ce qui était sans précédent de la part d'un président américain élu depuis la reconnaissance en 1979 par Jimmy Carter du principe de "Chine unique".

Une dizaine de jours plus tard, il a dit ne pas se sentir lié par ce principe observé depuis le rétablissement des relations en 1979.

En revanche, alors qu'il avait promis d'accuser Pékin de manipuler le cours de sa devise à son arrivée à la Maison blanche, il dit désormais vouloir "d'abord parler" à ses interlocuteurs chinois.

"Je ne cherche pas à le faire", déclare le milliardaire tout en soulignant : "Bien sûr qu'ils sont manipulateurs".

Le promoteur immobilier se dit mécontent des pratiques de la Chine sur le marché des changes.

"Au lieu de dire : 'Nous dévaluons notre devise', ils disent : 'Oh, notre monnaie est en baisse'. Elle n'est pas en baisse. Ils le font exprès", déclare Donald Trump au WSJ.

"Nos entreprises ne peuvent les concurrencer aujourd'hui parce que notre monnaie est forte et cela nous tue", ajoute-t-il.

(Eric Beech avec John Ruwitch à Shanghai; Danielle Rouquié et Jean-Philippe Lefief pour le service français)