MOCOA, Colombie, 2 avril (Reuters) - Les secours s'affairaient dimanche pour tenter de retrouver des survivants après le gigantesque glissement de terrain qui a fait au moins 210 morts dans la nuit de vendredi à samedi à Mocoa, dans le sud-ouest de la Colombie, selon un nouveau bilan des autorités.

Des pluies diluviennes ont fait déborder plusieurs cours d'eau et des torrents de boue, de blocs de pierre et de débris divers se sont abattues sur des quartiers entiers de la capitale de la province de Putumayo, surprenant les habitants dans leur sommeil.

L'armée évoquait samedi 254 morts, environ 400 blessés et 200 disparus. Le président colombien Juan Manuel Santos, qui s'est rendu sur place à deux reprises ce week-end pour superviser les opérations de secours et parler aux victimes, a fait état d'un bilan un peu moins lourd, à 210 morts et 203 blessés.

Le chef de l'Etat a ajouté que l'approvisionnement en eau et en électricité serait rétabli aussi vite que possible.

D'après des rescapés, la pluie qui tombait sur la région est devenue torrentielle vendredi en toute fin de soirée. En une nuit, il est tombé sur Mocoa l'équivalent d'un tiers des précipitations mensuelles moyennes.

Santos a déclaré que la catastrophe était liée au changement climatique. Plusieurs événements météorologiques intenses sont observés ces jours-ci en Amérique du Sud, avec des inondations meurtrières au Pérou et des feux de forêt favorisés par la sécheresse au Chili.

Des abris d'urgence ont été ouverts pour les habitants ayant tout perdu dans la catastrophe.

Le gouvernement prendra à sa charge les frais d'hospitalisation et des funérailles. Santos a ajouté que les familles ayant perdu des leurs percevraient une allocation équivalente à 6.400 dollars.

Dans un communiqué, François Hollande a exprimé "la solidarité et la sympathie de la France", qui se tient "prête à répondre à toute demande d'assistance" de la Colombie. (Jaime Saldarriaga avec Julia Symmes Cobb et Nelson Bocanegra; Danielle Rouquié, Bertrand Boucey et Henri-Pierre André pour le service français)